vendredi 10 juin 2011

Tirs de missiles libyens contre des hélicoptères français

Les hélicoptères français combattent les forces du colonel Kadhafi depuis le 4 juin. Commandant à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle la flotte française au large de la Libye, l'amiral Philippe Coindreau a révélé hier, lors d'une visioconférence avec des journalistes, que les hélicoptères français avaient subi des tirs de missiles sol-air de type Manpads (Man Portable Air Defense System), sans doute des SAM 7 de fabrication russe. Selon nos informations, ces tirs n'ont frappé aucune "voilure tournante", mais ont déclenché des tirs de leurres. Nous saisissons cette occasion pour donner quelques éléments sur la manière dont les opérations se déroulent pour l'Alat (aviation légère de l'armée de terre), fortement mise à contribution ces temps-ci.
Nous avions précisé ici la nature des matériels embarqués sur le BPC Tonnerre à la fin du mois dernier. Nous pouvons aussi expliquer dans quelles conditions ces hélicoptères interviennent, toujours à partir du Tonnerre, pour des missions de deux heures, dont trente minutes de route vers la zone des opérations, une heure de patrouille et de combat sur place et une demi-heure pour le retour. Dans une salle de l'état-major du BPC, le PCMO (poste de commandement et de mise en oeuvre) de l'Alat est dirigé par un officier supérieur nommé par le chef de la division aéromobilité du commandement des forces terrestres (Lille), que dirige le général Éric Du Bouëtiez de Kerorguen.
Inventaire des moyens
Comme c'est le cas pour leurs collègues aviateurs, les pilotes de l'Alat reçoivent la désignation de leurs cibles depuis un centre de commandement de l'Otan et partent dans sa direction en meute. En Libye, comme ce serait le cas n'importe où ailleurs, les hélicoptères français du Gam (groupe aéromobile) agissent en "modules". Les moyens déployés sur le BPC permettent d'en composer deux identiques, avec pour chacun les matériels suivants :
- trois SA342 Gazelle Viviane-Hot, équipées de caméras thermiques Viviane et de missiles filoguidés HOT (haut subsonique optiquement téléguidé) de 4 000 mètres de portée ;
- une SA341 Gazelle avec canon de 20 mm ;
- une SA341 Gazelle avec missiles antiaériens Mistral ;
- un EC665 Tigre HAP (appui-protection) équipé de roquettes et d'un canon de 30 mm asservi au casque TopOwl (Thales) du pilote. C'est le regard qui tue : le tireur vise sa cible en la regardant simplement, ce qui oriente automatiquement le canon.
- un SA330 Puma IMEX (immediate extraction) pour récupérer des pilotes qui auraient été abattus.
Opérations de nuit
Si deux modules sont engagés simultanément, une Gazelle supplémentaire de commandement, non armée, peut, le cas échéant, emmener l'officier supérieur dirigeant l'opération.
Les opérations se conduisent exclusivement de nuit, pour profiter de la supériorité française en la matière. Tous les pilotes sont équipés de JVN (jumelles de vision nocturne).
On précise de bonne source qu'à ce stade les hélicoptères français ont conduit quatre missions contre la Libye, tirant un nombre indéterminé de missiles HOT contre des chars, des véhicules de transport de troupes et des centres de commandement. Les Britanniques de la 16th Air Assault Division embarqués sur le porte-hélicoptères HMS Ocean ont, pour leur part, conduit trois missions, chaque fois avec deux de leurs quatre hélicoptères d'attaque Apache déployés dans la zone. http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jean-guisnel/tirs-de-missiles-libyens-contre-des-helicopteres-francais-09-06-2011-1340495_53.php
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