Cambrai sert une dernière fois de décor au plus prestigieux des exercices de l'OTAN

Tiger Meet ? Un vaste exercice estampillé OTAN, créé il y a cinquante ans en pleine guerre froide, par trois escadrons de chasse (de l'US Air Force, de la Royal Air Force et le 1/12 Cambrésis, le seul subsistant aujourd'hui) ayant un tigre pour emblème. Depuis, une vingtaine d'autres nations sont venues se greffer à un entraînement mobilisant chaque année plus d'un millier d'hommes attachés à des coutumes parfois déroutantes.
Probante, cette inédite cérémonie d'ouverture au gré de laquelle la rigueur vestimentaire et la discipline militaire sont un tantinet chamboulées. Ainsi, sur le tarmac de la BA 103, avec des F16, Mirage, Awacs et autres Rafale ornés de motifs félins et à l'allure féroce pour décor, c'est certes en rangs serrés et droits comme des « i » que pilotes, mécanos et autres répondaient lundi aux traditionnelles sollicitations : garde-à-vous, repos, garde-à-vous, hymnes, repos...
Mais le néophyte de s'étonner de voir leurs uniformes parés de drôles d'accessoires, de nature à transformer un valeureux soldat en éminent membre des Village People ! Et de tomber des nues en voyant soudainement les troupes éructer un cri de reconnaissance suivant de fantasmagoriques incantations, avant de se jeter à terre, les quatre fers en l'air, et de s'ébattre tels des nourrissons à qui l'on viendrait d'ôter les couches... Des traditions et de joyeuses agapes, très codifiées, qui ne font pas oublier l'essentiel.
Car le Tiger Meet, c'est du sérieux. Ainsi sont planifiés des scénarii au fil desquels est mise à l'épreuve l'interopérabilité entre ces unités, susceptibles d'intervenir de concert dans un conflit, comme c'est le cas en Libye. Chacune des nations joue à tour de rôle au gentil et au méchant, dans des simulations de combats qui vont du simple mano a mano au quarante contre vingt. Tandis que les hélicos prennent part à des missions d'extraction d'otages en milieu hostile.

Prouesses au sol... aussi

Si ces rugissements aériens volent forcément un peu la vedette, il n'en demeure pas moins que ce sont des prouesses qui sont accomplies au sol.
Ainsi a-t-il fallu ériger un vaste campement de 140 tentes, alimentées en électricité par 13 km de câbles. De même a-t-on monté de toutes pièces une cantine de campagne où sont servis plus de 800 repas trois fois par jour... Une logistique que l'armée française est en mesure de déployer à tout instant et n'importe où dans le monde.
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