Six mois après la cérémonie de l'Armistice de 1918, l'anecdote fait encore sourire aujourd'hui Bernard Alexis. Le président des porte-drapeaux se souvient que la tâche de ces bénévoles qui rendent hommage, au nom de la nation, aux combattants et aux disparus, n'avait pas été de tout repos : « Les drapeaux volaient au vent et qu'est-ce qu'il pleuvait ! ». Mais il fallait davantage qu'une bourrasque pour décourager ces hommes qui portent haut le drapeau tricolore lors de chaque cérémonie officielle. Le drapeau, Bernard Alexis l'a chevillé au corps depuis le plus jeune âge. Engagé dans la Marine en 1966 (en devançant l'appel), le Malouin avait rejoint, deux ans plus tard, la gendarmerie nationale. Qu'il n'a quittée que trente-deux ans plus tard, après un long séjour au peloton de surveillance et d'intervention (PSIG), alors basé à Rosendaël.
Enfin, quitté sous la forme active puisque sitôt retraité, Bernard Alexis rempilait : réserviste, membre, puis porte-drapeau des retraités de la gendarmerie avant de devenir celui des médaillés militaires voilà huit ans. Puis président en 2003 : « Mon prédécesseur était Marcel Ghewy, porte-drapeau des médaillés militaires. J'ai l'honneur de le remplacer à ces deux postes. Ma fonction ? M'assurer que tout se passe bien lors des défilés et des cérémonies, surtout en ce qui concerne le premier rang. » Mais quel plaisir trouve-t-il, à bientôt 64 ans, à consacrer une trentaine de dates à cette fonction bénévole et méconnue, même si l'imposant carré d'étoffe de 90 cm de côté qu'il porte fièrement passe difficilement inaperçu ? « Simplement, comme lorsque j'étais gendarme, celui de parler avec les gens, les autres membres des associations. » Qui se font de plus en plus rares : les anciens combattants vieillissent et les associations peinent à recruter des « jeunes ». La disparition du service militaire a porté aux associations patriotiques et militaires un coup qui pourrait s'avérer fatal. « Il n'y a plus beaucoup de monde pour la relève : le porte-drapeau est une race en voie de disparition. On se demande si, demain, il restera des drapeaux pour défiler... » Ce qui pose la question du devoir de mémoire. Celui que Bernard Alexis assurera ce matin, comme ses compagnons porte-drapeaux, quelle que soit la météo...
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