Depuis un peu plus d’un mois, les activités de la base aérienne de Saint-Dizier ont été un peu réduites. Et pour cause ! La Base 113 qui porte le nom d’Antoine de Saint-Exupéry a le regard tourné vers la Méditerranée et la Libye où une dizaine de ses « Rafale » interviennent au quotidien. Une actualité imprévue, puisque les hommes du colonel Michel Friedling avaient l’esprit tourné vers l’Asie et l’Afghanistan que des avions et des équipages rejoindront en juillet.
La préparation pour le théâtre afghan est un peu mise entre parenthèses. Les pilotes concernés par cette opération interviennent au-dessus de la Libye. « C ompte tenu de nos effectifs calibrés pour notre cinquantaine de Rafale, ceux qui partiront en Afghanistan auront aussi travaillé sur la Libye, ce qui n’est pas incompatible. On adapte notre plan de préparation et on sera aussi prêt pour la mission afghane. »
Pour la BA113, l’heure est d’abord à l’application de la résolution 1973, destinée à établir une zone d’exclusion aérienne dans le pays de Kadhafi et à protéger les populations. Chaque jour, les hommes de la BA113 s’y emploient en utilisant le Rafale dans tout le spectre de ses capacités : bombardement, défense aérienne, reconnaissance.
« Au départ, la base était entièrement mobilisée pour cela, puisque les pilotes et les Rafales décollaient de Saint-Dizier et y revenaient après leurs missions. C’était la première fois depuis les années 40 que des avions de chasse intervenaient militairement directement depuis la métropole. Désormais, ils sont positionnés sur la base de Solenzara. Nous avons une dizaine d’appareils engagés avec une vingtaine de pilotes et d’officiers naviguant, des techniciens, une équipe de soutien et du matériel. Soit environ 130 personnes en Corse », explique le colonel Friedling, patron d’une base aérienne de 1 850 personnes.
Il suit au jour le jour le travail de ses équipes : « Nous sommes en contact permanent. Par rapport aux premiers jours, notre rôle a changé. Nous sommes la base arrière de Solenzara. On relève les personnels tous les quinze jours car le rythme est intense avec des amplitudes horaires très importantes. Les hommes ont besoin de se régénérer et la proximité de Solenzara nous le permet. »
Régulièrement, un avion gros porteur chargé de matériel fait aussi la navette entre Saint-Dizier et la Corse dont la base est considérée comme le 2 e porte-avions français en Méditerranée. Ainsi, il emmène des pièces détachées, dont des moteurs de Rafales, qui doivent être révisés ou changés au bout d’un certain nombre d’heures de vol. « Il y a un cordon ombilical entre nous et la Corse. D’autant plus que les équipes se préparent ici à assurer la relève par des entraînements liés aux actions à mener en Libye », souligne le commandant Friedling.
En Libye, le panel des missions du Rafale est très large. Le commandant de la base 113 est satisfait du retour : « L’action de l’armée de l’air a permis d’atteindre les objectifs fixés par l’autorité politique : un rééquilibre des rapports de forces et surtout éviter des massacres de la population, le tout sans dommages collatéraux. Les opérations menées en Libye montrent aussi que l’on a raison de croire au Rafale. L’avion tient ses promesses. Il n’y a pas d’équivalent ni de concurrent aujourd’hui. »
Le colonel Michel Friedling est bien conscient que ses hommes défendent aussi l’image de la technologie française. L’opération libyenne est aussi une vitrine commerciale pour le Rafale.
http://www.estrepublicain.fr/fr/lorraine/info/4987562-Saint-Dizier-vibre-pour-ses-Rafale
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