vendredi 5 août 2016

Légère comme un papillon...

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Tous les bâtiments de la base avait cet aspect quand nous sommes arrivés

Je voudrais commencer à vous livrer des portraits de personnes que j'ai connues au cours de ma carrière et dont la mémoire est restée gravée dans mon esprit ... donc voici le premier volet de ma série de portraits ...
Je vous ai déjà expliqué que j'étais à Rajovac au Bataillon du Génie ou j'occupais la fonction de chef du secrétariat des services financiers et adjoint au commissaire directeur des services financiers du bataillon.
A Rajovac il y avait le travail journalier et les moments de détente nécessaires à la décompression des militaires ...
Je vais vous présenter Analaïda ...
Au bataillon, je loge dans une chambre avec l'adjudant chef trésorier du 3°génie de Charleville... Un bon sous officier très sympathique...au même étage, nous avons le bar de la compagnie...donc pas besoin de prendre la route après avoir bu pour rentrer chez nous....et au bar il y a la serveuse Analaïda...très jeune, assez forte, et une joie de vivre que je n'ai jamais rencontré ailleurs...elle était "légère comme un papillon" disait la chanson et elle nous servait à boire...Analaïda était comme ses consoeurs...elle cherchait le militaire français qui la sortirait de cette guerre (j'espère qu'elle l'a trouvé) ...pendant les 5 mois que je suis resté elle n'a trouvé personne ...peut être qu'un militaire d'Angers de notre relève a succombé à son charme...il y avait beaucoup d'exotisme en elle... les petits soldats l'aimaient beaucoup...
Elle me taquinait souvent en m'inventant des conquêtes ...on en riait...parfois je lui donnais des paquets de cigarettes...pour nous ils étaient détaxés...et pour elle qui les revendait dans sa rue...le prix d'un paquet lui faisait le salaire de 5 jours pour vivre

Quand je suis parti pour aller à l'aéroport...heureux de rentrer chez moi...Analaïda nous attendait à la sortie du bâtiment ...un mouchoir blanc à la main...elle séchait ses larmes ...et agitait son mouchoir en signe d'adieu...
Deux ans plus tard je suis revenu (comme je vous l'ai raconté dernièrement) pendant une heure à Rajovac... je suis allé voir au bar de la compagnie...il avait disparu...notre bâtiment était un hôpital de l'armée allemande... je n'ai pas revu Analaïda...

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