Cinq personnes, dont un général ancien patron de la légion étrangère, passeront en comparution immédiate lundi au tribunal de Boulogne-sur-Mer, après leur interpellation samedi à Calais lors d'un rassemblement hostile aux migrants, indique une source judiciaire dimanche.
Le général Christian Piquemal désigné comme ayant eu "le rôle principal" dans cette manifestation interdite, sera poursuivi pour "participation à un attroupement qui ne s'est pas dissout après sommation" et les quatre autres personnes pour "port illégal d'armes". Ils risquent une peine allant jusqu'à un an de prison ferme.
"On sait bien que la manifestation a été interdite et que l'autorité de l'Etat a été défiée. Le général, il n'est pas venu à Calais pour faire de la figuration", a affirmé à l'AFP le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi.
Les quatres autres individus avaient été contrôlés en amont de la manifestation et portaient sur elles "des armes dangereuses" de type taser, poing américain et cutter. "Ceux là, même s'ils n'ont pas participé à la manifestation, puisqu'ils ont été contrôlés avant, ils étaient là pour en découdre: on ne vient pas à une manifestation interdite avec des armes si on n'a pas l'intention d'en découdre", a expliqué cette même source.
Ces comparutions immédiates se dérouleront lundi "dans l'après-midi", selon le procureur.
Samedi soir, de nombreuses réactions à l'arrestation du militaire, ancien commandant de la Légion étrangère de 1994 à 1999, et qui n'est plus en service actif, venues de l'extrême droite agitaient les réseaux sociaux.
La manifestation de samedi à l'initiative du mouvement islamophobe Pegida, qui avait été interdite par les autorités, a été marqué par des échauffourées entre les forces de l'ordre et des manifestants, qui ont scandé des slogans tels que "on est chez nous!", "Etat dictateur", "migrants dehors" ou "journalistes collabos". Il y a eu plusieurs appels des autorités pour demander la dispersion du rassemblement, puis des charges des gendarmes ainsi que des tirs de gaz lacrymogènes. Vingt interpellations ont eu lieu.
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