lundi 28 décembre 2015

Avec le 1er RCP de Pamiers dans le désert malien

Début avril, La Dépêche a pu suivre en opération le 1er Régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers dans le nord du Mali. Sur la boucle du Niger, à Gao, tout d'abord, où le Groupement tactique Désert “Rapace” était commandé par leur chef de corps, le colonel Bruno Helluy, puis à Tessalit et dans la zone désertique bordant la frontière algérienne avec la 4e compagnie. Colonne vertébrale des missions de ratissage sur le terrain, les “rapaces” venaient de passer au crible quatre semaines durant le secteur de Tigharghar dans l'Adrar des Ifoghas, avec l'appui des sapeurs du 17e RGP de Montauban pour le déminage et du 35e RAP de Tarbes, pour l'artillerie et le guidage au sol des frappes aériennes.
Leur bilan ? Quatre jihadistes avaient été mis hors de combat et plus de 10 tonnes d'obus, de roquettes et de matériel pour fabriquer des IED, mines et bombes artisanales, avaient été découverts, portant un coup sévère à la logistique des groupes armés terroristes dans ce secteur. Sanctuaire d'environ 2 000 jihadistes salafistes et théâtre de violents combats en 2013, cette vaste région montagneuse n'en comptait plus, selon les militaires, qu'environ 100 à 200 au printemps 2015, appartenant à différents groupes radicalisés tels qu'Ansar Dine ou Aqmi. Présence qui, avec celle du Mujao, n'avait rien d'hypothétique dans les immenses étendues désertiques du nord Mali. Le lendemain de notre arrivée ? Quatre roquettes étaient tirées sur Gao le dimanche de Pâques, tuant une jeune femme de 21 ans et blessant trois personnes. Puis c'était le départ pour Tessalit… où transitait en suivant le néerlandais Sjaak Rijke, otage d'Aqmi durant 1 224 jours, tout juste libéré par les forces spéciales françaises. Bref, on était immédiatement dans le vif du sujet. Ensuite ? Le temps de découvrir les conditions d'extrême rusticité dans lesquelles vivaient les soldats sur leur plateforme avancée dans le désert et ce serait durant quelques jours une mission avec un convoi blindé pour chercher d'éventuelles caches d'armes au sud de la frontière algérienne. Chaleur, sable, poussière, vent, isolement, “crapahutage” avec jusqu'à 60 kg de matériel sur le dos nécessitant une volonté et un engagement de chaque instant dans des paysages âpres et lunaires… un résumé de ce qu'eux vivaient durant quatre mois, de ces conditions éprouvantes pour les hommes, dont certains avaient pu déjà perdre 15 kg dans le Tigharghar. Boulot obscur, ingrat, loin des projecteurs. «Mais c'est aussi notre fierté de le faire», concluaient les soldats de cette guerre d'usure au ras du sol contre les jihadistes.
 

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