lundi 31 août 2015

L'arrivée de la Légion agite le Sud-Aveyron

L'arrivée programmée en 2016 de la 13e demi-brigade de Légion étrangère ( 13e DBLE) au camp militaire du Larzac agite le Sud-Aveyron. Enthousiasme des élus et des commerçants face aux potentielles retombées économiques; méfiance voire hostilité chez une partie de la population.
Quarante ans après la lutte historique contre l'extension du camp militaire du Larzac, une nouvelle bataille va-t-elle s'ouvrir sur le vaste plateau sud-aveyronnais ? On n'en est certes pas encore là, mais la requalification du centre d'entrainement au tir interarmées (Ceito) annoncée le 31 juillet dernier par le ministère de la Défense suscite de nombreuses réactions bien tranchées, à la fois d'enthousiasme et d'hostilité.
Dans le cadre de la refonte de la carte militaire, le camp du Larzac va, en effet, «être densifié», selon l'expression du ministère de la Défense.

Transfert de la Légion

Le document de 16 pages rendu public le 31 juillet sur les principales mesures de restructurations des armées qui seront mise en œuvre en 2016 indique que «la 13e demi-brigade de la Légion étrangère actuellement stationnée aux Emirats arabes unis sera transférée sur le camp du Larzac et sera renforcée.»
Cette unité, longtemps en place à Djibouti, actuellement basée à Abou Dhabi, a été créée le 27 février 1940 et a compté dans ses rangs l'ancien Premier ministre Pierre Messmer et surtout le général Jacques Pâris de Bollardière, celui-là même qui deviendra plus tard une figure de la non-violence et rejoindra... les militants et paysans opposés à l'extension du camp du Larzac dans les annés 70. Curieux pied de nez de l'histoire...

Un appel à François Hollande

Loin de ces considérations historiques, les élus et les commerçants des villages environnant le camp militaire se réjouissent majoritairement de l'arrivée des quelque 1 200 légionnnaireset de leur famille d'ici 2018. L'union sacrée des élus a même été de mise dans un Sud- Aveyron où l'on n'aime rien tant que les joutes politiques. Ainsi le sénateur Les RépublicainsAlain Marc et le maire socialiste de Saint-Affrique Alain Fauconnier défendent de concert le transfert de la Légion sur le Larzac pour remplacer un Ceito dont les effectifs allaient en diminuant. Les retombées financières pourraient atteindre 2 M€ supplémentaires. Des recettes de nature à financer plusiers projets comme un éventuel collège à La Cavalerie, le bourg le plus proche du camp.
Mais l'arrivée de la Légion ne fait pas que des heureux, à commencer par les figures historiques du Larzac qui se sont battues pour limiter la présence militaire sur le plateau et rêver de voir fermer le Ceito. Henri Celié, Christian Burguiere, Marisette Tarlier et 67 autres «paysans et citoyens ont interpellé le 4 août François Hollande. Estimant que «l'Etat rompt le contrat moral établi par François Mitterrand en 1981», ils demandent au chef de l'Etat «d'annuler» la décision. En attendant, les opposants au transfert de la Légion battent le rappel des troupes. Ce soir, comme il y a quatre décennies, ils se réunissent pour organiser la résistance. Gardarem lo Larzac version 2015.
 

Aucun commentaire: