Évolution qui a pris un tournant positif en ce qui concerne Laveran : en décembre dernier, Laveran a été désigné comme l'un des quatre hôpitaux intégrés sur deux plateformes nationales à l'horizon 2020. Avec celui de Sainte-Anne à Toulon pour le sud, et ceux de Bégin et Percy à Paris pour le nord, ces établissements concentrent des personnels formés et entraînés sur les traumas d'urgence et experts en infectiologie. Une référence dont les habitants des quartiers Nord pourront pleinement bénéficier.
Dans les années 1990, quand il est entré en service à l'hôpital militaire de Laveran, à Malpassé (13e), on lui avait conseillé de ne pas investir dans une maison car "ça va bientôt fermer". Vingt-cinq ans plus tard, le médecin-chef Michel Guisset est bien installé dans sa maison, et depuis 2014, à la tête de l'hôpital. Lequel, non seulement n'a pas fermé, mais est en outre devenu l'un des quatre centres de référence pour le Service de santé des Armées. Et ce, depuis la publication par le ministère de Défense, en décembre dernier, du nouveau modèle baptisé "SSA 2020".
"Au-delà des gros travaux de rénovation déjà lancés pour remettre aux normes le coeur du bâtiment - l'électricité et bientôt le système de sécurité incendie -, on s'oriente également vers un développement du pôle des urgences", précise Michel Guisset.
Dès l'été 2016, un bâtiment neuf de deux étages et 2 000 m² entièrement dédié aux urgences médico-psychologique sera accolé à l'hôpital, avec "une conception très moderne du service, en relation avec la réanimation et les blocs opératoires, et comprenant une hélicostation sur le toit", ajoute le responsable de Laveran. Des déménagements de services en interne seront prévus pour ne pas perturber le fonctionnement de l'hôpital durant la période des travaux. Et, bonne nouvelle pour les familles, les abords de l'hôpital devraient gagner 80 à 100 places de parking.
Experts des traumas par balles
Coeur de métier de ces médecins appelés à intervenir sur des zones de conflits (certains se trouvent actuellement au Tchad, en Afghanistan, au Mali ou en mission humanitaire pour Ebola, en Guinée), l'urgence correspond aussi à une demande sur ce territoire, qui concerne les habitants des quartiers Nord à Plan-de-Cuques. "Nous nous ouvrons toujours plus, de manière à travailler non plus comme des collaborateurs, mais comme des acteurs du territoire de santé, aux côtés de l'Agence régionale de santé", poursuit le médecin-chef.Spécialement formés pour intervenir sur les traumas par balles ou à l'arme blanche, les chirurgiens de Laveran ont ainsi développé une expertise dans la prise en charge des victimes de règlements de comptes, qu'ils partagent avec leurs homologues de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille. Les psychiatres et psychologues de l'hôpital, aguerris aux soins post-traumatiques, ont aussi été appelés à intervenir auprès des croisiéristes de retour de Tunisie après les attentats au musée du Bardo, et des familles des victimes et secouristes du crash de l'A320 dans les Alpes.
Dans cette logique d'échanges, les praticiens militaires vont également se rapprocher des spécialistes de l'infectiologie tropicale réunis dans une unité à la Timone. Toujous dans un double objectif : celui de s'ouvrir davantage à la société civile tout en répondant au mieux aux besoins du territoire en matière de santé.
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