Cela fait maintenant deux mois que le plan Vigipirate a été renforcé. Depuis les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, ce sont ainsi quelque 10.500 militaires qui sont mobilisés pour protéger 830 "sites sensibles" en France dont 310, principalement juifs, en Ile-de-France. Des effectifs de l'armée de Terre qui viennent s'ajouter aux 4.700 policiers et gendarmes déjà mobilisés au quotidien dans le cadre de ce dispositif. Pb : la situation de France fait que cela va durer "encore plusieurs mois" a annoncé mercredi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Une mobilisation sans précédent qui menace toutefois d'épuiser les effectifs soumis à rude épreuve, met en garde Jean-Hugues Matelly, président de l'association des gendarmes d'active GendXXI. "Pour l'instant tout va bien mais dans la mesure où le plan Vigipirate va durer, il est nécessaire de recruter tant dans la gendarmerie que dans l'armée de terre pour permettre aux effectifs engagés de tourner (...) sinon nous aurons des personnels trop fatigués et qui ne seront donc plus efficace sur le plan de la qualité", explique ce gendarme sur LCI. En clair, le risque, c'est la bavure. "Nous avons des militaires qui sont postés au milieu de citoyens avec des armes de guerre, explique le président de GendXXI. Ils doivent pouvoir réagir de manière instantanée et pertinente, ce qui est difficile quand on est fatigué moralement et nerveusement". Jean-Hugues Matelly insiste sur le fait qu'il faut lancer le recrutement dès maintenant pour avoir le temps de former de nouvelles recrues capables d'assurer la relève à compter de cet été.
Un début de réponse est arrivé dès hier, une source gouvernementale ayant annoncé que l'Etat envisageait de préserver plusieurs milliers de postes de militaires qui devaient disparaître, en plus des 7.500 suppressions de postes déjà annulées par François Hollande, afin de faire face aux besoins du plan Vigipirate. "Le calcul n'est pas fait", mais le nombre total de postes finalement maintenu pourrait se rapprocher de "14.000 ou 15.000", a précisé cette source à l'afp. Autant dire que le casse-tête budgétaire du ministère de la Défense risque de se corser encore un peu plus au cours des prochains mois.
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