Les Ardennes, qui souffrent déjà tant des fermetures d'usines, vont-elles en plus subir un plan social dans les armées ? À cette question, deux hauts gradés répondent par l'affirmative.
Alors que la nouvelle loi de programmation militaire, rendue publique cet été, vise à supprimer 24 000 képis d'ici 2019 - auxquels s'ajoute un « reliquat » de 10 000 postes hérités du précédent quinquennat -, deux sources de l'état-major des armées ont indiqué que le 3e régiment du Génie de Charleville-Mézières était dans le collimateur. Confirmant, hélas, les craintes apparues en juillet, qui avaient occasionné une levée de boucliers dans les Ardennes.
« Le 3e Génie est plus que menacé », a indiqué jeudi une source autorisée à Paris, rappelant qu'il avait déjà failli sauter une première fois, en 2008. Un second haut gradé a confirmé dans la journée : « C'est une cause presque perdue. Le contexte de réduction des dépenses est tel que la suppression du "3'' est très vraisemblable. »
Bref c'est un terrible coup de massue, lorsqu'on sait que la caserne Dumerbion compte près d'un millier de militaires, représentant une population d'environ 2 000 habitants en comptant conjoints et enfants, et qu'elle assure des retombées économiques gigantesques pour la ville et le département.
« Je persiste à être confiante »
Pour mémoire, celui-ci a déjà perdu dans les années 80 le 12e régiment de Chasseurs à cheval de Sedan, puis en 2008 le centre d'entraînement commando de Givet. Dernier héritage de la présence militaire dans les Ardennes, le « 3 » n'est pas le seul régiment dans le viseur.
Selon les mêmes sources, le sort du 61e régiment d'artillerie de Chaumont pourrait partir en Lorraine, et la 1re Brigade mécanisée (à laquelle appartient le 3e RG) disparaîtrait. Reste que, comme le martelait jeudi Claudine Ledoux, « ce n'est pas l'état-major des armées qui décide, ce sont les politiques ». «
Le ministre Jean-Yves Le Drian, que nous avons rencontré avec Christophe Léonard et Jean-Paul Bachy, a pris en compte la question de l'aménagement du territoire. Personnellement je persiste à être confiante », réplique celle qui est encore maire de Charleville-Mézières jusqu'à… lundi. Soit le jour où la décision doit être prise officiellement, avant une annonce du ministre de la Défense le 1er ou le 2 octobre.
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