Le ministre de la Défense avait le sourire, jeudi après-midi. Dans la fraîcheur de son bureau de l’hôtel de Brienne, il savourait l’idée d’« une pause » toute proche.
Deux semaines de repos au terme d’une année où son ministère a clos une guerre en Afghanistan, en a lancé une autre au Mali, a poursuivi sa transformation, abordé de front le problème des soldes impayées et préparé, dans un contexte financier hautement dégradé, une loi de programmation militaire « crédible, réaliste, pragmatique ».
Loi de programmation militaire (LPM)
À la rentrée, il faudra faire voter cette loi (une formalité) et la mettre en œuvre (un défi).
« Rien ne sera fait à la hussarde », promet le ministre de la Défense.
C’est pourquoi il a décidé d’apprécier un par un les futures fermetures, transferts et autres restructurations et de décider « en fonction de la cohérence militaire et de l’aménagement du territoire ».
L’Ouest pas épargné
L’Ouest et la Bretagne ne seront pas épargnés et perdront des centaines de postes dans le soutien, l’administration et les états-majors. Toutefois, aucun site ne devrait être fermé ou transféré.
Non pas que le ministre breton veuille avantager son pré carré ! Mais, comme il le précise, « en ce qui concerne les implantations bretonnes, on est dans l’essentiel et le fondamental. La marine, elle, a déjà fait ses restructurations ».
Pas question, non plus, de toucher à l’infanterie de marine (Vannes, Rennes et, plus loin, Le Mans) « incontournable dans le dispositif », à l’aéronavale (Lann-Bihoué, Lanvéoc, Landivisiau), voire aux écoles (Brest, Coëtquidan, Rennes). Mieux, la force de commandos marine (Lorient) devrait profiter du renforcement des forces spéciales (mille hommes de plus).
Même souci du côté de la filière industrielle. La disparition d’une brigade de l’armée de Terre signifiant une réduction de la commande de systèmes individuels de combat FELIN et donc un risque pour le site Safran de Fougères (Ille-et-Vilaine), Jean-Yves Le Drian promet une « vigilance particulière ».
À Brest, Thales rénovera les Atlantique de patrouille maritime. À Bruz (Ille-et-Vilaine), le site de la DGA est appelé à jouer un rôle croissant dans la cyber-sécurité. Quant à Lorient et Cherbourg, l’une livrera cinq frégates Fremm, et l’autre le premier des six sous-marins Barracuda.
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