800 soldats
français étaient déployés en milieu de semaine au Mali, où
les troupes françaises ont commencé leur progression vers le nord du pays pour
stopper l'avancée des groupes islamistes armés. Ce dispositif, qui doit être
progressivement être porté à environ 2.500 hommes, permet d'entamer une
nouvelle phase de la crise au mali : la guerre
terrestre.
Une nouvelle dimension internationale
La crise malienne a pris mercredi une nouvelle dimension
internationale, avec une prise d'otages massive d'occidentaux sur un site gazier
en Algérie,
organisée en représailles à l'intervention, dans les airs puis au sol, des
soldats français contre les bastions islamistes au Mali. Cette
attaque a été revendiquée par un groupe islamiste armé, les "Signataires par le
sang", en "réaction à la croisade menée par les forces françaises au Mali".
Leur "première condition" à la fin de cette prise d'otage est "l'arrêt
de cette agression contre les nôtres au Mali".
"L'attaque (en Algérie) donne une nouvelle dimension",
a indiqué jeudi Christian Rouyer, ambassadeur de France au Mali, au micro de France Inter. "Nous sommes actuellement confrontés
à une dimension régionale et même internationale du problème." "Certains en
France ont pu douter de cette dimension, je crois que nous avons la preuve
flagrante que ce problème dépasse la situation du simple nord Mali."
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DIRECT. Algérie : "Il y a sûrement des Français" en otage selon Le
Roux
Renforcement du dispositif terrestre
La France continue de renforcer son dispositif militaire
terrestre au Mali, avec l'envoi de troupes supplémentaires et d'hélicoptères de
combat, a expliqué jeudi l'état-major des armées.
"On poursuit la montée en puissance. Des hommes continuent à se mettre en place,
avec des hélicoptères", a indiqué le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de
l'état-major, sans préciser le nombre d'appareils concernés. Des hélicoptères de
type Gazelle et Tigre, ont notamment été déployés au Mali.
Du matériel et des vivres continuent également d'être acheminés
au Mali, avec le soutien des avions de transport C17 et C130 mis à disposition
de l'armée de l'air par la Grande-Bretagne, le Danemark et la Belgique, qui
effectuent des rotations avec la France. Une antenne chirurgicale avancée, d'une
capacité d'une dizaine d'interventions par jour, a par ailleurs été mise en
place à Bamako.
Plusieurs dizaines de blindés légers, de type chars Sagaie et
véhicules de transport de troupes (VAB, VBL), ont notamment été acheminés de
Côte d'Ivoire pour sécuriser Bamako et accompagner la progression des forces
vers le nord.
Nouvel accrochage à Konna
L'opération au sol, nouvelle phase de la mission Serval,
est désormais engagée et des combats directs entre soldats français et
djihadistes auraient déjà éclaté. Un nouvel accrochage a opposé dans la nuit de
mercredi à jeudi des soldats maliens à des islamistes armés près de Konna, dans
le centre du Mali, dont
la prise le 10 janvier par les jihadistes avait provoqué l'intervention de
Paris, a indiqué une source militaire. Un premier affrontement avait eu lieu
mercredi après-midi entre des islamistes et des soldats maliens, appuyés par
l'armée française présente dans le secteur. "Six islamistes ont été tués et nous
avons pu récupérer huit véhicules et en détruire d'autres", a affirmé le
capitaine Saliou Coulibaly. Un combattant islamiste a confirmé que les combats
pour le contrôle de la zone de Konna n'étaient "pas terminés".
L'armée malienne cherche de son côté à sécuriser la frontière
mauritanienne et se heurte aux islamistes qui se sont emparés mardi de la petite
ville de Diabali, proche de Niono. "Il y a des combats. Pour l'instant, ce ne
sont que des tirs de loin. Ils n'ont pas réussi à entrer dans Diabali", a
déclaré Oumar Ould Hamaha, un porte-parole du Mouvement pour l'unicité et le
djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Voir aussi > Mali
: ils se sont réfugiés à Ségou
Un premier contingent nigérian arrivent jeudi
Les chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont réunis mardi et mercredi à Bamako pour
étudier l'engagement militaire pour "libérer" le nord du Mali. Quelque 2.000
soldats de la force d'intervention ouest-africaine au Mali sont attendus d'ici
au 26 janvier à Bamako, avec l'arrivée jeudi d'un premier contingent nigérian, a
indiqué mercredi un officier malien et selon un document officiel. Mercredi
soir, le ministre tchadien des Affaires étrangères Moussa Faki Mahamat a annoncé
sur la radio RFI que son pays voulait envoyer quelque 2.000 hommes. La
Grande-Bretagne a de son côté fourni deux avions cargos géants C-17 pour
acheminer les blindés français.
Les opérations militaires en cours au Mali constituent "un
effort international", et pas seulement de la France, a estimé mercredi soir à
Rome le secrétaire d'Etat américain à la Défense Leon
Panetta. A la question "Est-ce qu'il s'agit d'une guerre française
?", M. Panetta a répondu : "Il s'agit d'un effort international. La France est
intervenue, bien sûr, mais je crois que l'effort doit être international".
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