A la suite de l'automatisation des radars du Mont-Agel et de la fermeture du centre de contrôle, la dernière unité militaire azuréenne est dissoute ce lundi.
Ce matin, en fin de matinée, pile au moment où trois Mirage 2 000 d'Orange survoleront le quartier Gardanne de Roquebrune-Cap-Martin, le colonel Jean-Paul Mochin, dernier chef de corps de l'unité azuréenne, va plier le drapeau de la base aérienne 943 et le remettre au général d'armée aérienne Jean-Paul Palomeros, chef d'état-major de l'armée de l'air. Et ce en présence des anciens chefs de corps, parmi lesquels Jean Humbert, 92 ans.
Après ce rite militaire immuable et toujours empreint d'une intense émotion, la dernière unité azuréenne - hors gendarmerie - qui, jusqu'en 1997, a accueilli 1 200 soldats à l'époque de la conscription, dont énormément d'Azuréens, sera dissoute après un processus engagé il y a quatre ans.
C'est en effet le 24 juillet 2008 que le glas avait sonné pour la « Base Capitaine-Auber » avec une annonce d'Hervé Morin, le ministre de la Défense de l'époque. L'unité azuréenne a fait les frais des restructurations qui ont conduit l'armée de l'air à réduire de 25 % ses effectifs tout en se modernisant.
Les écrans éteints le 14 juillet
En fait, c'est l'automatisation du centre de détection et de contrôle (CDC) du Mont-Agel, la « sentinelle du ciel » chargée, depuis le point le plus haut de la Côte d'Azur, au-dessus de la principauté de Monaco, de la surveillance des aéronefs civils et militaires, qui a entraîné la fermeture de la Base 943, et du quartier Gardanne de Roquebrune-Cap-Martin. Installée depuis 1964 dans un ancien quartier de chasseurs alpins pour assurer le soutien et la logistique du Mont-Agel, elle n'a plus d'utilité dès lors que le CDC n'existe plus.
Ce dernier, qui porte sur son insigne les armoiries de la ville de Nice, a d'ailleurs cessé de fonctionner le 14 juillet. À la fin du défilé militaire, son dernier commandant, le lieutenant-colonel Philippe Loviconi, a éteint définitivement les écrans du centre qui accueillait encore 39 contrôleurs. Les pilotes en vol dans la région n'entendront plus à la radio « Ici Rhodia, identifiez-vous ». Les deux coupoles visibles depuis l'autoroute, dont le fameux « palmier », vont néanmoins continuer à surveiller 24'heures sur 24 la façade méditerranéenne de la frontière italienne à Perpignan en passant par la Corse. Mais les images de ces radars, qui vont être modernisés, seront renvoyées sur les écrans du centre de détection et de contrôle du Mont-Verdun à Lyon puis, dans quelques temps, sur celui de Mont-de-Marsan, afin d'assurer l'indispensable redondance.
Le fort d'Agel, un point stratégique qui se voit transformé en une antenne de la base aérienne 125 d'Istres (Bouches-du-Rhône) verra 100 militaires rester sur place, tant pour la surveillance des installations que pour leur maintenance. Les écrans de contrôle et matériels seront démontés et réutilisés dans les autres centres. Le corps des sapeurs-pompiers militaires du Mont-Agel est également dissous, et c'est le Sdis 06 qui interviendra désormais grâce à une convention.
Douloureux mais inéluctable
Que deviennent les 350 employés de la BA 943, qu'ils soient contrôleurs aériens, techniciens, informaticiens, commandos ou mécaniciens, secrétaires, comptables, personnels civils... ? « A part 30 démissions de personnes qui souhaitent rester dans la région et qui ont suivi un processus personnalisé, tous sont reclassés dans d'autres unités, à Lyon, Cazaux, Paris », détaille le colonel Mochin, qui a préparé avec son équipe, dès son arrivée en 2010, cette fermeture certes douloureuse, mais inéluctable.
Ce pilote de chasse qui a participé à 121 missions de guerre en Libye, dans les Balkans et en Afghanistan va poursuivre sa carrière à l'Otan, à Bruxelles, où il sera officier expert défense aérienne.
A partir de demain, la base va fermer ses portes progressivement avec un « organe liquidateur » de 20 personnes. Le Fouga Magister CM 170 qui trône dans la cour du quartier Gardanne va être démonté en octobre et pourrait partir au Brésil. La brigade de gendarmerie de l'air qui assurait la police de la base sera dissoute quant à elle le 23 août.
http://www.nicematin.com/derniere-minute/a-roquebrune-la-base-aerienne-943-ferme-ses-portes-ce-lundi.934086.html
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