jeudi 7 juin 2012

Le 3e RPIMa veut sauter à Carcassonne

Une dissuasion nucléaire sanctuarisée. Comme ses prédécesseurs, François Hollande ne touchera pas à « l'assurance-vie de notre pays ». Le 11 mars, à Paris, le candidat à l'élection présidentielle martèle son credo. « Le contexte international n'autorise aucune faiblesse. Nous ne devrons en aucune façon baisser la garde ». Mais à quelles sauces seront croquées les autres composantes de la défense nationale ?
À Carcassonne, où le 3e RPIMa va fêter à la fin du mois son cinquantième anniversaire, la municipalité fait, depuis un an, des pieds et des mains pour retenir en son sein, l'ancien régiment colonial. De façon récurrente, l'avenir du régiment revient sur le devant de la scène. Unité de pure infanterie, le « 3 », souffre d'un handicap quasi rédhibitoire pour son appellation parachutiste : elle ne dispose pas de zone de sauts. Plusieurs fois par an, les marsouins sont donc contraints de se rendre à Castres ou Pamiers.
La ville et le commandement du « 3 » travaillent d'arrache-pied pour trouver une emprise foncière. Janine Vincent, adjointe au maire, résume le dossier en un mot : « des inquiétudes nous en avions, mais elles se dissipent. Une zone de saut, c'est un plus ».
Cette fameuse emprise foncière convoitée par les militaires se situe au sud du domaire de Maran, sur trois communes : Carcassonne, Cazilhac et Palaja, le long de la route menant à Couffoulens.
Tamara Rivel, adjointe au maire, confirme l'avancée des pourparlers entre les différents propriétaires et le régiment. « C'est un dossier qui existait en mairie de puis 1986, je l'ai rouvert et nous sommes en cours de négociation », explique la conseillère générale. Car l'armée n'achètera aucun terrain, elle dédommagera les propriétaires fonciers au cas par cas. Seule contrainte, les champs doivent être exempts de vignes. Du côté du « 3 », on observe le silence radio le plus complet en cette période de réserve électorale.Fort de cette zone, le « 3 » aura-t-il alors son destin entre ses mains ?
Le livre blanc des armées, dont la publication devrait être achevée en juin 2013, intégrera-t-il cette nouvelle donne avant de trancher la question du dimensionnement des forces dites classiques et des unités dédiées aux opérations spéciales? Reste la question de « l'effort de guerre » budgétaire que le ministère de la Défense devra consentir, au même titre que les autres pour limiter l'endettement national. « Des mesures de rationalisation seront réalisées, sans faux-semblant et sans dissimulation » ajoutait le candidat socialiste lors de son discours sur la défense. Comprenne qui pourra.
Alors que le 3e RPIMa s'apprête à célèbrer son 50e anniversaire, le régiment carcassonnais est-il menacé d'être fondu dans d'autres unités appartenant à la 11e brigade parachutiste. La ville l'aide pour décrocher une zone de saut.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/06/06/1370952-le-3e-rpima-veut-sauter-a-carcassonne.html

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