L'offensive est lancée contre les crédits de la Défense, à l'heure des coupes budgétaires. La majorité, comme l'Inspection générale des finances, y voient une piste pour redresser les comptes de l'État.
31,5 milliards d'euros pour 2012 : le budget de la Défense suscite les convoitises alors que le gouvernement doit trouver des crédits pour financer ses réformes et réduire les dépenses. Martine Aubry a lancé l'offensive la semaine passée, évoquant «des économies à faire, par exemple dans le domaine de la Défense».
«Défense européenne»
Hier, Jean-Vincent Placé, président du groupe EE-LV au Sénat, a relevé que la France et la Grande-Bretagne concentrent, à elles deux, «50 % des dépenses militaires» de l'Union européenne. «Il y a évidemment quelque chose à faire. Cela ne veut pas dire moins de sécurité, moins de Défense, ça veut dire la Défense européenne», a-t-il expliqué. L'élu a estimé que l'on pourrait, «bien sûr», se passer de «l'arme nucléaire française, totalement autonome, totalement indépendante», qui «doit coûter par an 4,5 milliards d'euros». Or, le maintien de la dissuasion nucléaire est l'un des premiers engagements pris par François Hollande durant la campagne.
Si le chef de l'État s'est aussi engagé à ne pas faire du budget de la Défense «une variable d'ajustement», il a toutefois averti qu'elle contribuerait, comme les autres ministères, au redressement des finances publiques.
Une piste est aussi évoquée dans un rapport de l'Inspection générale des finances. Une réduction ou une stabilisation des dépenses militaires nécessiterait, selon elle, «la mise en oeuvre de réformes structurelles de grande ampleur» et «une réflexion sur la stratégie et le format des armées».
La réflexion déjà engagée
La réflexion est d'ailleurs engagée. Comme l'avait annoncé François Hollande, un nouveau Livre blanc, fixant les priorités stratégiques et les moyens de la Défense, sera mis en chantier à la fin du mois pour préparer la nouvelle Loi de programmation militaire (2014-2019) attendue fin 2013.
À l'UMP, on s'inquiète des conséquences pour les armées. «Taper dans le budget de la Défense, c'est ce qu'il y a de plus facile», constate Axel Poniatowski, président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale sortante. «On impactera l'efficacité de l'armée française dans ses opérations et en particulier dans les opérations extérieures», a-t-il déclaré.
À l'automne 2011, les crédits Défense avaient déjà été réduits au titre du plan d'économies supplémentaires décidées par le gouvernement Fillon. Et avec 54.000 suppressions d'emplois dans les armées sur 2009-2014, la Défense a subi des coupes drastiques.
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