Avec le prénom qu’elle porte, faire le lien avec son métier est facile. En tout cas, si l’on en croit le quartier-maître Marine C., la vocation pour l’uniforme est venue très tôt. « J’ai toujours voulu rentrer dans l’armée. J’ai choisi la marine nationale pour voyager », explique-t-elle.
Et c’est réussi : timonière depuis trois ans, la jeune femme (23 ans) habitante de Luzarches passe le plus clair de son temps sur les mers.
Au printemps, elle est même partie à bord de l’« Aconit », une frégate qui compte 150 membres d’équipage — « Un équipage partiellement féminisé », précise le ministère de la Défense — mobilisée sur l’opération Harmattan menée en Libye. Durant plus d’un mois, le navire affecté à la protection du porte-avions « Charles de Gaulle », à la surveillance aérienne et au contrôle maritime a croisé au large des côtes libyennes. A travers ce type de mission, Marine a le sentiment de se rendre utile. « C’est ce pour quoi je me suis engagée », confie-t-elle.
Elle n’était pas la seule Val-d’Oisienne engagée dans ce conflit. Chef de la brigade sécurité de l’« Aconit », le premier maître Bertrand D. vit — quand il est à terre — à Pierrelaye. Electromécanicien de formation, cet homme de 40 ans s’est engagé dans la marine pour l’« amour de la mer » et, s’il se destinait plutôt à une carrière dans les systèmes de communication, il ne regrette pas son choix. « Je ne vois pas assez la famille et les amis, concède-t-il toutefois. Heureusement, la marine s’est modernisée et nous avons accès à tous les types de communication. On garde le contact, ce qui entretient le moral. »
Actuellement à quai à Toulon, l’« Aconit » doit repartir dès septembre pour une destination encore inconnue. Mais les deux marins ne s’en soucient guère : « Peu importent les inconnues du terrain, on est militaires et on aime notre métier, insiste Bertrand. Notamment dans des occasions comme l’opération Harmattan. »
« On n’a pas le métier de Monsieur Tout-le-Monde, il faut donc être prêt à partir quand on nous le demande, renchérit Marine. Revenir de temps en temps chez moi me regonfle à fond pour repartir! »
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