vendredi 8 juillet 2011

Les premiers Félins du Génie en Afghanistan

CHARLEVILLE-MEZIERES (Ardennes). Près de 350 soldats du 3e Génie partiront dès octobre en opérations extérieures, notamment en Afghanistan avec un fusil... « à tirer dans les coins ».


EMBUSQUÉ à l'angle d'un immeuble, casque sur la tête et gilet renforcé sur le dos, un soldat observe si le terrain est dégagé à l'aide… de son fusil. D'après l'écran installé sur son arme, tout va bien. Sans avoir à jeter un œil, il peut s'engager dans la ruelle.
Cet équipement haute technologie, ce « fusil à tirer dans les coins », on ne le croyait possible que dans un jeu vidéo ou un film américain… Mais quand dans notre champ de vision, apparaissent soudain la maire carolo Claudine Ledoux et le préfet des Ardennes Pierre N'Gahane, c'est une réalité bien locale que ce… Félin, comme fantassin à équipements et liaisons intégrés.
Cette arme de défense « made in France », dont on parle depuis une dizaine d'années, était présentée mardi à la caserne Dumerbion lors d'une conférence de presse consacrée aux opérations extérieures (Opex). Destinée à améliorer les capacités du fantassin en même temps qu'elle sécurise son environnement, elle a été livrée pour la première fois à l'armée de terre en mai 2010 et au 3e Génie en septembre dernier.
Chaque information peut servir l'ennemi

« Les hommes du 3 sont les premiers d'un régiment de génie à être équipé du système Félin », explique le colonel Mériau.
Un événement sur lequel le chef de corps ne tient néanmoins pas à s'étendre. L'arme sera utilisée dès octobre par ses hommes en Afghanistan et il préfère rester discret sur son potentiel. Car chaque information relayée publiquement sur les forces en présence peut servir à l'ennemi. « Nous faisons un métier dangereux. Mais il l'est d'autant moins que nous sommes bien préparés. » Et c'est ce que font les 150 soldats qui partiront en octobre en Afghanistan pour une période de six mois - ainsi que les 174 autres qui iront au Liban, en Polynésie française et au Sénégal (lire par ailleurs).
Une partie des entraînements est consacrée au déminage et à la recherche d'engins explosifs « afin d'ouvrir des itinéraires sur les axes logistiques ». Une autre a une « vocation judiciaire, façon NCIS dans la partie prélèvement », commente le chef de corps. Ces hommes de la FOS (fouille opérationnelle spécialisée) ont pour mission de « fouiller tout type d'endroit où peuvent être cachées des ressources : argent, armes, explosifs, détonateurs, drogues… Tout ce qui peut permettre d'identifier un réseau et d'aider la justice afghane », explique le capitaine Cheval lors d'une démonstration. Là, les appareils photo sont proscrits. Il ne s'agit pas de cacher quoi que ce soit mais simplement d'éviter une fois encore que l'ennemi n'en apprenne trop, explique le colonel Meriau. Et on ne lui reprochera pas car loin d'être dans un jeu vidéo ou un film américain, les hommes du 3 en Afghanistan seront dans un pays en guerre.

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/les-premiers-felins-du-genie-en-afghanistan
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