Afghanistan. Des obsèques émouvantes pour Laurent Marsol
Les militaires, qui ont récité d'une seule voix la prière du parachutiste, ont rempli à eux seuls la moitié de l'église Saint-Jean de Muret hier matin pour un ultime adieu à Laurent Marsol, tué en Afghanistan. Sous-préfet, maire, élus, gendarmes, autorités civiles et collègues de travail, simples anonymes apportaient également leur soutien à la famille. Sur le cercueil, recouvert du drapeau tricolore, un portrait souriant du soldat, ses décorations et son béret rouge. Derrière l'autel, surmontés d'un crêpe noir, les drapeaux des associations patriotiques. Au cours de la cérémonie religieuse, le père Venard, en tenue militaire, avec une étole violette, a lu la liste des morts en Afghanistan depuis le 1er juin. « Comme eux tous, Laurent est un héros. Tous sont partis remplir leur devoir de militaire jusqu'au sang s'il le fallait. Pour que l'amour renverse la haine ». Puis Gisèle Feuillerat, la mère de Laurent Marsol, a salué l'énergie, l'humour et le parcours de son fils : « Tu as été notre fierté. Ce pays hostile où tu as laissé la vie t'a laissé humble. Cette force tranquille qui te caractérisait œuvrait pour la paix. Ton étoile brillera au-dessus de nous. » Pour le lieutenant-colonel Lasarte du 1er RCP qui recevait le soutien de Gérald, le frère aîné de Laurent : « C'est un aurevoir et pas un adieu. Il n'aurait pas voulu que ce jour soit triste. Il connaissait les risques. Il est tombé pour que nous puissions vivre en toute sécurité ». La sonnerie aux morts a retenti. La haie formée de militaires et d'anciens combattants a accompagné la sortie du cercueil. Hugo, 9 ans, neveu de Laurent, a reçu le béret et les décorations de son parrain.
Sa mère : « Je n'ai aucune rancœur »
« J'ai pu voir mon fils. Une gaze recouvrait la partie blessée de son visage. C'est important pour faire mon deuil ». C'est le plus fort souvenir de Gisèle, la mère de Laurent, après la journée hommage vécue à Paris mardi. « Le chef de l'État a reçu les familles à l'Élysée. il a su trouver les mots justes. Il nous a laissé nous exprimer. Je lui ai redit que je n'avais aucune rancœur, que c'était le choix de mon fils. Il en connaissait les conséquences. En septembre il nous invitera à nouveau. Il a même dit que si des familles le souhaitaient, elles pourraient être accompagnées en Afghanistan. Je ne le souhaite pas. J'en avais discuté avec mon fils après l'attentat qui avait coûté la vie à dix soldats. Il estimait que c'était faire courir des risques supplémentaires aux familles et aux soldats qui les protégeaient. L'armée nous a très bien entourés ».
http://www.ladepeche.fr/article/2011/07/23/1133642-des-obseques-emouvantes-pour-laurent-marsol.html
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