mercredi 4 mai 2011

Afghanistan : que change la mort de ben Laden pour la France ?

Avec la mort d'Oussama ben Laden, la guerre en Afghanistan - où 56 soldats français ont été tués depuis fin 2001 - revient dans le débat politique hexagonal avant la présidentielle. Et cette disparition change beaucoup la donne : "c'est incontestablement le principal but de guerre en Afghanistan qui disparaît. Cela pose la question du volume et de la forme de la présence de nos forces dans ce pays", estime le député socialiste Jean-Michel Boucheron. Le PS a déjà réclamé à plusieurs reprises un retrait des troupes françaises. "Il faut sortir de ce conflit, de ce bourbier, mais pas par des mouvements de retrait précipités", souligne l'ancien ministre Pierre Moscovici.
Mais si Gérard Longuet a reconnu que la mort du chef d'Al-Qaïda représente "un événement considérable", le ministre de la Défense a aussitôt rappelé lundi que la mission des forces françaises était d'assurer "la sécurité des populations", pas de traquer ben Laden. Une position répétée au journal de 20 heures de France 2 par François Fillon, qui a ajouté qu'il restait "encore un long chemin à faire" pour que le contrôle de la sécurité du pays puisse être rendu aux autorités afghanes. "La mort d'Oussama ben Laden viendra, je l'espère, renforcer cet effort de la communauté internationale, mais ce n'est pas en soi un aboutissement", a dit le Premier ministre.
La France "doit rester déterminée et mobilisée"
Autant le chef du gouvernement que le ministre de la Défense ont rappelé l'engagement de la coalition d'organiser le transfert de la sécurité aux autorités afghanes pour permettre le retrait des forces internationales (à l'horizon 2014). "Et si les Afghans sont un peu moins sollicités de l'extérieur, ce sera plus facile pour eux", a souligné Gérard Longuet. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a estimé pour sa part que la France, "très engagée depuis 2001" dans le combat contre le terrorisme, "doit rester déterminée et mobilisée au côté de la communauté internationale".
Sur le terrain, l'annonce de la mort d'Oussama ben Laden n'a pas entraîné de bouleversement. "Il y a forcément des mesures de précaution, mais vu le niveau de vigilance, ce n'est pas déterminant", a indiqué le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard. Les 4000 soldats français déployés dans le pays, dans le cadre de la coalition internationale dépêchée en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001, ont intensifié leurs actions ces derniers mois. "A l'issue des opérations menées de décembre à février, on a constaté une baisse des contacts directs, et plutôt une augmentation des IED (les bombes artisanales déposées par les insurgés, ndlr) et des assassinats ciblés de responsables afghans", a précisé le colonel Burkhard.
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