L'Otan a mené mardi matin des raids sur Tripoli, Aziziyeh et Syrte, ville natale du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, selon l'agence officielle libyenne Jana. «Les villes de Tripoli et Syrte ont été les cibles au cours des premières heures de mardi de raids des agresseurs colonialistes croisés», a indiqué l'agence, sans donner de détails sur les cibles visées.
De son côté l'OTAN a confirmé avoir effectué des frappes «multiples» contre des centres de commandement des forces pro-Kadhafi, y compris dans la région de Tripoli, dans la nuit de lundi à mardi. «L'Otan a mené des raids délibérés et multiples contre des centres de commandement et de contrôle du régime Kadhafi la nuit dernière», a indiqué l'Alliance atlantique dans un communiqué.
Les cibles visées comprennent notamment «des infrastructures de communication utilisées pour coordonner des attaques contre des civils et le quartier général de la 32e brigade (de l'armée libyenne), situé à 10 kilomètres au sud de Tripoli», a précisé l'Otan.
10 000 morts et 50 000 blessés
La situation vire au drame humanitaire en Libye. Le conflit aurait déjà fait quelque 10 000 morts et 50 000 blessés, a affirmé mardi à Rome le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, citant le chef du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustapha Abdeljalil, qu'il venait de recevoir.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mardi avoir commencé à acheminer de la nourriture pour 50 000 personnes dans l'ouest de la Libye grâce à l'ouverture d'un couloir humanitaire dans cette région du pays, où des milliers de personnes sont menacées.
Lundi, l'ONU a haussé le ton envers le gouvernement libyen, exigeant l'arrêt du pilonnages des troupes pro-Kadhafi contre Misrata et la possibilité de fournir une assistance humanitaire. Seule ville portuaire de l'ouest du pays aux mains de la rébellion, la cité essuie depuis six semaines le feu des troupes loyalistes. 1 000 personnes ont évacuées vers Benghazi, la capitale rebelle. Par ailleurs, plus de 100 personnes auraient trouvé la mort ces dernières 48 heures dans une région au sud-ouest de Tripoli.
Longuet : «La guerre risque de durer en Libye»
Après un mois de bombardements en Libye, l'Otan s'installe dans un conflit dont elle ne voit pas l'issue, des voix s'élevant pour appeler désormais à armer les rebelles ou envoyer des troupes au sol face à la résistance du colonel Kadhafi. Dans nos colonnes, Gérard Longuet, ministre de la Défense l'avait d'ailleurs reconnu dès dimanche dernier : «La guerre risque de durer en Libye».
La France a lancé le 19 mars les premiers assauts de la coalition internationale contre les forces kadhafistes, aux côtés de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Il s'agissait alors, sous mandat de l'ONU, de protéger les populations civiles contre le régime contesté. L'objectif a été en partie atteint avec le sauvetage in extremis de la ville de Benghazi, siège des insurgés dans l'est du pays.
http://www.leparisien.fr/intervention-libye/libye-l-otan-confirme-avoir-frappe-les-forces-pro-kadhafi-19-04-2011-1414286.php
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