Afghanistan
.Un hommage militaire au caporal Rivière aura lieu demain au camp d’Auvours, en présence du Premier ministre François Fillon. En Afghanistan, les 500 marsouins du 2e RIMa poursuivent leur mission.
La réaction après le drame
« En tant que chef de corps, je dois assumer. Je vis depuis 20 ans un métier passionnant mais perdre un marsouin de son régiment, c’est un déchirement. L’événement, vous le prenez de plein fouet. Ce n’est malheureusement pas la première fois que je suis confronté à un drame de cette sorte. Mais, quand il se produit, le sang et les larmes ce sont les mêmes à chaque fois. Chaque jour, nous signons des ordres de missions. Cela nous ramène à nos responsabilités. »
L’impact sur le 2e RIMa
« La mission doit bien évidemment continuer. Nous sommes 800 militaires dans le bataillon. Il reste deux mois à effectuer sur place. Je suis conscient du drame qui touche la famille et la pression sur les autres familles. Mon devoir, auprès des soldats, a été de « rationaliser » l’évènement, de l’expliquer, de dire comment cela s’était produit. Mais aussi de dire que nous devons continuer la mission qui nous a été confiée. Je commande un bataillon d’hommes debout. La nuit même après la mort du caporal Rivière, j’ai réengagé la totalité du régiment. Il ne faut jamais baisser la garde ; il faut démontrer que le bataillon reste d’attaque. »
Le conflit a changé
« Mes marsouins ont appris à connaître chaque chemin, chaque endroit du secteur. IIs vivent au contact de la population. Pour les insurgés, c’est devenu encore plus difficile de combattre. Les IED (mines artisanales, NDLR) sont devenus une façon de nous combattre. C’est une marque de faiblesse. La zone verte est entièrement sous contrôle, mais nous sommes dans un pays en guerre et aucune zone ne peut être étanche à 100 %. »
Une guerre oubliée ?
« Le soutien de la métropole, de la population est un impératif, c’est même essentiel. Il faut que ce que l’on réalise ici soit expliqué et compris. L’Afghanistan ne revient au goût du jour de l’actualité que quand il y a un drame. Je peux vous dire que les marsouins qui effectuent 10 à 15 km par jour avec leur équipement sur le dos obtiennent des succès et on n’en parle pas, ce n’est jamais valorisé. N’oublions pas que nous sommes là parce que ce sont les autorités de notre pays qui en ont décidé ainsi. J’espère que l’Afghanistan ne deviendra pas « une guerre oubliée. »
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