vendredi 11 octobre 2013

« Il est hors de question de remettre en cause la BFA »

Alors que le 110e RI de Donaueschingen, fer de lance de la BFA, semble sur la sellette, le ministre a réfuté toute menace sur l’avenir de la Brigade franco-allemande.
Selon Le Figaro d’hier, le 110e régiment d’infanterie de Donaueschingen pourrait être l’une des prochaines victimes de la réduction des armées. Le quotidien cite « plusieurs sources bien informées » , selon lesquelles le dernier régiment français stationné en Allemagne (dans le Bade-Wurtem-berg) pourrait « sauter » d’ici l’été prochain.
Interrogé hier, Jean-Yves Le Drian a évoqué de possibles « aménagements à l’avenir » au sein de la Brigade franco-allemande, dont le 110e RI est l’actuel fer de lance. « Mais aucune décision n’a été prise pour le moment, a-t-il ajouté. J’en parlerai avec mon collègue allemand lorsqu’il entrera en fonction. »
Concernant la BFA dans son principe et son ensemble, le ministre a été catégorique : « Il faut que cette brigade soit davantage active et opératoire. Mais il n’y a, à l’heure actuelle, aucune interrogation sur son avenir. C’est un élément symbolique important, il est hors de question de la remettre en cause. »

Une histoire chaotique

Née en 1987 de la volonté commune de François Mitterrand et Helmut Kohl, regroupant aujourd’hui 6 000 hommes, la BFA n’en est pas à sa première alerte. En 2007, elle avait failli disparaître, déjà victime des coupes imposées aux armées par Nicolas Sarkozy. Elle n’avait été sauvée que par les efforts du secrétaire d’État Jean-Marie Bockel, qui avait dû expliquer à Hervé Morin, son ministre de tutelle, le poids symbolique de cet ensemble militaire unique en Europe.
Les Allemands avaient frappé du poing sur la table et un véritable marchandage avait abouti au sauvetage de la brigade. De toutes pièces, la Bundeswehr avait mis sur pied l’équivalent d’un régiment, le 291e Jägerbataillon, qui s’est installé à Illkirch-Graffenstaden. Moyennant quoi, le 110e RI était resté de l’autre côté du Rhin.
Concernant l’avenir de ce dernier, un des meilleurs connaisseurs du dossier franco-allemand avance une explication très simple : « Il n’y a pas d’électeurs français à Donaueschingen. Il est donc plus simple de dissoudre cette unité que de supprimer un autre régiment en France. » « Il n’y a pas beaucoup de défenseurs du franco-allemand au cabinet du ministre », ajoute ce spécialiste.

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