mardi 19 février 2013

Armées. Le Livre blanc sur la défense et la sécurité à la peine

On l’attendait pour janvier, ce fameux Livre blanc sur la défense et la sécurité qui doit guider l’élaboration de la future loi de programmation militaire. De janvier, sa sortie a été reportée à février, puis mars ; on parle désormais d’avril.

A la traîne et à la peine, le Livre blanc ? À l’évidence, oui. Qu’est-ce qui coince ?

Les opérations au Mali auraient fait prendre du retard à la publication du Livre blanc… Allons, les rédacteurs de ce document sur l’état sécuritaire du monde ne sont pas déployés dans les sables maliens et ce ne sont pas les opérations au Sahel qui obligent à une révolution de la pensée stratégique française ou qui poussent à une transformation doctrinale !

Jean-Marie Guehenno, le diplomate mis à la tête du comité de rédaction par le chef de l’état, a diffusé, dimanche, le tweet suivant « Avant-projet de Livre blanc terminé il y a 8 jours : des choix difficiles, mais un projet politique positif se dessine ». On notera que Jean-Marie Gueheno parle d’« avant-projet » ; ce qui implique un futur « projet » puis un « livre blanc ». Autant de futures étapes à franchir !
On notera également que le diplomate mentionne un « projet politique » qui va s’attaquer au futur contrat opérationnel des armées et le faire rentrer, au chausse-pied, dans un format budgétaire on ne peut plus contraint.

Face à un « projet politique » indiscutablement orienté vers une réduction du format des forces françaises, les armées ont choisi, depuis plus d’un an, de communiquer chacune dans leur direction en multipliant les appels du pied, les clins d’œil aux parlementaires et en activant les réseaux des anciens pour qu’ils sensibilisent les élus locaux. En gros, chacun tire la couverture à soi, espérant sauver les capacités qui peuvent l’être puisqu’il ne s’agit plus d’espérer dans une hausse illusoire ou même dans un statut quo hypothétique.

Pour le gouvernement, il s’agit de ne pas « désespérer Mourmelon » comme en d’autres temps il ne fallait pas « désespérer Billancourt ». Face au « tsunami » qui s’annonce (le mot est de Michel Cabirol, de la Tribune), les armées ne vont pas se résigner à passer l’éponge
 

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