jeudi 16 février 2012

Histoire de la BA 112 : deux Marnais reçoivent le prix de l'Aéro-Club de France

Auteurs de « L'Histoire d'une grande base aérienne », Frédéric Lafarge et Jean-Pierre Calka ont été félicités par le chef d'état-major de l'armée de l'air, pour l'exemplarité de leur travail qui retrace l'épopée de la BA 112.

MÊME si la BA 112 « commandant Marin-la-Meslée » a été fermée le 30 juin 2011 et que l'organe liquidateur 112 en achève le démantèlement conformément aux instructions données, l'histoire de cette grande base aérienne française demeure. Mieux, elle est remise au grand jour puisque le prestigieux prix de l'Aéro-Club de France 2011 a été attribué, vendredi soir, à Frédéric Lafarge, administrateur du musée de la BA 112 et de l'aéronautique locale, ancien responsable des relations publiques de la base, et au major Jean-Pierre Calka, une ancienne figure du contrôle aérien.
Ils avaient signé en 2010 chez Marines Editions un ouvrage à la fois original et remarquable sur la BA 112. Ce livre avait été préfacé par le général d'armée aérienne Jean-Paul Paloméros, chef d'état-major de l'armée de l'air et ancien commandant de la 30e escadre de chasse à Reims au temps où il était lieutenant-colonel ! Le général écrivait notamment de cette base : « Dire qu'elle est liée à l'armée de l'air est un euphémisme, tant sa vie se confond avec celle de notre institution ». Il ajoutait : « Que les auteurs soient remerciés pour cet hommage à une base aérienne qui aura été de toutes les guerres que nous avons menées, de toutes les évolutions technologiques, de l'hélice au réacteur, des faucheurs de marguerite aux chasseurs supersoniques de reconnaissance et d'assaut. Une base qui aura également activement participé à la formation de nombreuses générations de pilotes de combat, français et étrangers, une base qui incarne finalement une grande partie de l'histoire de l'armée de l'air ».
Le général Jean-Pierre Job, chef d'état-major de l'armée de l'air de 2000 à 2002, enfant de Fresne-lès-Reims et ancien commandant du Normandie-Niémen de 1978 à 1980 à Reims, confiait dans la postface : « J'ai effectué mon dernier vol à Reims en Mirage F1 C le 23 août 2002 et ma prise d'armes de départ de l'armée de l'air a également eu lieu sur cette base le 30 août 2002, aussi c'est peu dire que la BA 112 compte beaucoup pour moi… »

Une juste reconnaissance

Les deux auteurs ont été reconnus pour leur sérieux, le temps passé à débusquer des documents oubliés, à retrouver des photographies exceptionnelles, à reconstituer des procédures et des temps de vie, à mettre en forme et à structurer dans une démarche logique, rigoureuse et pédagogique, un travail qui résulte aussi d'une authentique passion. Comment ne pas être fier pour Reims et l'armée de l'air de l'attribution de ce prix à Frédéric Lafarge et Jean-Pierre Calka dont l'engagement désintéressé est un bel exemple de l'image rassurante qu'ils donnent du tissu associatif où ils savent aussi se mettre en tenue de service ?
Le général Paloméros les a félicités, heureux que Reims soit à l'honneur. Il y a tant de souvenirs et puis, c'est lui qui a dû en prononcer la dissolution au cours d'une cérémonie solennelle forte de dignité et d'émotion. Ils l'ont été aussi par Patrick Gantil, directeur de l'aviation civile, Catherine Maunoury, directrice du Musée de l'air et de l'espace du Bourget, le médecin général inspecteur Valérie André, ancienne pilote d'hélicoptère, première femme à être nommée général, grand croix de la Légion d'honneur. Les deux Marnais ont reçu, dans les locaux de la rue Galilée, leur diplôme des mains du général Vincent Lanata, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air (1991-1994). Leur livre est toujours disponible et pour tous les amoureux de l'histoire de l'aviation, il doit tenir une place honorable dans leur bibliothèque. Ils y découvriront l'événementiel exceptionnel qui s'est déroulé à Reims, comment la base a été créée, a grandi pour être la plus importante de France avant la Seconde Guerre mondiale. La Patrouille de France y a été fondée. C'est ici encore que l'on a vu une base mixte chasse et transport aérien. C'est ici toujours que la grande histoire du Mirage F 1 a débuté.
La base a été, jusqu'au dernier jour de juin dernier, avec les pilotes et les personnels de l'escadron « Savoie » et la mobilisation de tous, engagée sur les théâtres extérieurs (Afghanistan et Libye). Elle a accueilli combien d'unités prestigieuses dont deux qui étaient Compagnon de la Libération le « Lorrraine » et le « Normandie-Niémen ».
Bref, cette base a une histoire fantastique et si l'association Edmond-Marin-la-Meslée se bat avec Jean-Louis Cavenne, le maire de Bétheny, avec le concours de Bernard Mary, président de l'office de tourisme de Reims, pour que son musée soit sauvé et reste présent sur cette terre d'histoire de l'aviation, ce n'est pas pour faire bien. C'est un devoir. Pour la mémoire des hommes, pour l'armée de l'air, pour la préservation du patrimoine, pour une certaine idée de la France.

Hervé CHABAUD
Frédéric Lafarge et Jean-Pierre Calka, « Histoire d'une grande base aérienne : BA 112 de Reims », Marine Editions, 276 pages, 40 euros. Les deux auteurs ont également signé, en 2011, « BA 112 de Reims côté coulisses » chez Dominique Guéniot.

http://www.lunion.presse.fr/article/culture-et-loisirs/histoire-de-la-ba-112-deux-marnais-recoivent-le-prix-de-laero-club-de-fra
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