Nous soutenons la décision du Ministre de la Défense de transférer aux Invalides, Panthéon de nos plus grands chefs de guerre, les cendres du Général Bigeard. Dernier de nos grands centurions qui « déploya, selon le Président Giscard d’Estaing, son courage pendant vingt-trois années continues sur les terrains de combats de France, d’Asie et d’Afrique », le Général Bigeard incarne les plus hautes valeurs de l’armée française.
Résistant, parachutiste de la France Libre, il libère l’Ariège en Août 1944. Engagé en Indochine, le soldat devient en quelques années un officier légendaire qui partagera, avec le corps expéditionnaire de Diên Biên Phu, la captivité sans jamais s’être soumis ni à l’ennemi, ni aux « collaborateurs » français du Vietminh. A la tête du 3ème régiment parachutiste colonial en Algérie, il communique à ses hommes « force et courage », et vit avec eux l’héroïsme subtil des troupes d’élite. Sous l’Empire, il eût été maréchal. Il combat durement l’insurrection, mais dans le respect des combattants adverses : on lui reprochera une poignée de main, à la télévision avec le commandant Azzedine – « on ne se déshonore pas en rendant hommage à l’adversaire ». Mais il ne pardonnera pas plus au Vietminh d’avoir laissé mourir de faim et d’épuisement des milliers de prisonniers français, qu’il ne pardonnera aux terroristes algériens d’avoir torturé et assassiné des civils.
Bigeard, seul soldat devenu Général de corps d’armée, était un vrai républicain : il ne partagea pas les engagements séditieux de beaucoup de ses camarades. Au gouvernement, comme à l’Assemblée Nationale, son engagement restera celui d’un patriote enthousiaste, respectueux de notre héritage démocratique.
« Il y a un temps pour la guerre, et un temps pour la paix, un temps pour la haine et un temps pour l’amour », dit Menahem Begin à Anouar el-Sadate, citant l’Ecclésiaste.
Près de cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, l’hommage que la France rendra au Général Bigeard ne peut, certes, être compris de ceux qui furent, en ces temps là, moins des combattants que les collaborateurs zélés des terroristes.
Cet hommage sera celui d’une France, fière de son Histoire de Nation libre qui, dans la guerre comme dans la paix, ne se rend pas.
Le général Bigeard était l’homme d’une passion : la France. Demain, elle lui offrira son plus beau titre de gloire : la reconnaissance éternelle.
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