lundi 7 novembre 2011

"Au moins, Clément n’est pas mort pour rien"

Il avait 19 ans. Le caporal-chef Clément Chamarier est mort, le 19 février 2011 alors qu’il était de retour d’une mission dans la vallée d’Alasay en Afghanistan, non loin de la frontière avec le Pakistan. Le véhicule blindé à bord duquel il circulait a été pris pour cible par des tirs insurgés. Clément n’a pas survévu. Ce soldat qui s’était engagé au 7 e Bataillon de chasseurs alpins (BCA) en février 2009 était un enfant de la petite commune de Saint-Aupre. L’annonce de la triste nouvelle avait bouleversé la localité qui a décidé de lui rendre un dernier hommage en gravant son nom sur son monument aux morts. Après la Première Guerre mondiale, la Seconde, l’Algérie, le conflit en Afghanistan est désormais inscrit dans le marbre des morts pour la France. Forcément, la cérémonie du 11-Novembre aura une connotation particulière.

« Une tristesse infinie et le sentiment d’une injustice terrible »

Clément était très connu du village, il était aussi très apprécié. « Lors de sa disparition, nous avons éprouvé une tristesse infinie et le sentiment d’une injustice terrible. Tout naturellement, l’inscription de son nom sur notre monument aux morts, nous est apparue comme évidente », explique Georges Bouffard-Roupé, le maire de Saint-Aupre. « Durant cette épreuve, nous nous sommes attachés à soutenir les parents et tout aussi naturellement, nous leur avons demandé leur accord pour inscrire le nom de leur enfant sur ce monument. Nous avons fait des démarches auprès des anciens combattants afin d’obtenir l’autorisation de cette inscription. »
La cérémonie aura lieu le 11 novembre prochain, en présence d’un détachement du 7e Bataillon de chasseurs alpins de Bourg-Saint-Maurice qui a été lui aussi plongé dans la tristesse. Un moment que Catherine Chamarier, la mère du jeune soldat, ne manquera pas. « Je trouve que c’est une bonne chose car, au moins Clément n’est peut-être pas mort pour rien », nous confie-t-elle. « Cette guerre en Afghanistan dure depuis plus de dix ans, elle fait tous les jours des morts et on n’en parle plus », souffle la maman. « J’essaie de réapprendre à vivre, ce n’est pas facile tous les jours »
Pour la maman, la famille et les proches, la vie doit reprendre petit à petit son cours. « J’essaie de réapprendre à vivre, ce n’est pas facile tous les jours. Heureusement, je suis entourée. L’Armée est toujours présente, on m’appelle régulièrement pour prendre des nouvelles. Je me sens épaulée et c’est très important. » Clément avait 19 ans, il n’était pas marié et n’avait pas d’enfants. Aujourd’hui, ce sont ses proches qui se sentent orphelins.
http://www.ledauphine.com/isere-sud/2011/11/05/au-moins-clement-n-est-pas-mort-pour-rien
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