Le Sénat a adopté une proposition de loi pour étendre et faciliter  l’utilisation des réservistes en cas de crise grave. Soutenu par le  Gouvernement, le texte doit être débattu à l’Assemblée nationale. 
Le Sénat a adopté à l'unanimité, mercredi 30 mars, la proposition de loi des  sénateurs Michel Boutant et de  Joëlle Garriaud-Maylam, qui tend à faciliter l'utilisation des  réserves militaires et civiles en cas de crise majeure.
 
« Un réserviste, c'est quelqu'un qui est deux fois citoyen »,  disait Winston Churchill, formule historique reprise en introduction  du rapport  de la mission de Michel Boutant et Joëlle Garriaud-Maylam pour évaluer la  contribution des réserves militaires et civiles à la gestion des crises majeures
Ce rapport vise à définir les possibilités pour les réserves de différents  ministères, dont en particulier celle du  ministère de la Défense et celle du  ministère de  l’Intérieur, d’une meilleure mobilisation de leurs réservistes en  cas de crise mettant en péril la continuité des services de l'État, la sécurité  de la population ou la capacité de survie de la Nation.  
 
La proposition de loi, adoptée par le Sénat reprend les conclusions du  rapport et prévoit un régime juridique qui définit des règles de mobilisation  des réserves militaires et civiles contraignantes, avec un préavis et une durée  opposable dérogatoire du droit commun.
 
Actuellement, la loi prévoit qu’un réserviste voulant effectuer une période  doit prévenir son employeur avec un préavis d'un mois, celui-ci pouvant refuser  une absence de plus de cinq jours.
 
« Il ne s'agit pas de les mobiliser tous les quatre matins mais en cas de  crise majeure : lorsque la continuité des services de l'État, lorsque la  sécurité du pays ou lorsque la capacité de survie de la population sont en  cause  », a expliqué Michel Boutant, devant les sénateurs.
 
Josselin de Rohan, président de la commission des affaires  étrangères et rapporteur de la proposition de loi, a pris le récent exemple du  Japon pour illustrer le débat : « Si demain la France connaissait le même  drame que le Japon ou si elle subissait une vague d'attentats disposerait-elle  de suffisamment de réserves ? Rien n'est moins sûr.  »
 
Ce texte, adopté par le Sénat, offre notamment aux forces armées un cadre  leur permettant de mobiliser, en plus des forces actives immédiatement engagées  dans la gestion d'une crise, des forces de réserve dans un délai plus rapide et  pour une période plus longue que celle prévue actuellement dans le cadre des  activités programmées des réservistes.
 
Gérard Longuet, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, a  déclaré devant les sénateurs souscrire « totalement à la présentation du  texte de M. Boutant et aux observations présentées par M. de Rohan.  »
 
« Il s'agit d'un travail parlementaire à la suite du Livre blanc. Le  Gouvernement le soutient totalement et accepte les pistes de réflexion  ouvertes.  »
 
La proposition de loi adoptée mercredi 30 mars par le sénat doit désormais  faire « la navette parlementaire » et sera l’objet d’un débat à  l’Assemblée Nationale.
 
 
 
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