A la demande de l’ONU, la France a accepté ce lundi que ses forces engagées en Côte d’Ivoire poursuivent leurs opérations sur place. Déjà présentes en Afghanistan et depuis un peu moins d’un mois en Libye (par voie aérienne), les troupes françaises sont particulièrement sollicitées. Trop, selon certains.
«La France, c'est très bien qu'elle intervienne mais on ne peut pas intervenir partout», a déclaré Laurent Fabius dimanche sur Europe 1, énumérant la dizaine de milliers de soldats français déployés sur différents conflits internationaux. «Il faut choisir nos interventions, que nous soyons extrêmement sélectifs dans les demandes d'interventions. Ce que je veux dire c'est: intervention de la France lorsqu'elle est justifiée oui, interventionnisme allant jusqu'à l'enlisement non», a-t-il ajouté.
22.000 hommes mobilisés actuellement
Actuellement, la France dispose de 4.000 hommes en Afghanistan, 1.650 hommes en Côte d’Ivoire où le contingent a été augmenté fin mars, presque autant au Liban (1.450, dans le cadre de la Finul), plus d’un millier au Tchad et en République Centrafricaine, près de 700 au Kosovo et une centaine d’autres dans le Golfe d’Aden. Pour l’opération Harmattan, en Libye, au moins 2.500 hommes seraient mobilisés même si l’engagement n’est pas terrestre.Ce qui fait 22.000 hommes déployés sur des terrains de guerre si l’on ajoute les soldats français qui ne sont pas en opération, mais tout de même mobilisés à l’extérieur de nos frontières. Or, d’après le contrat opérationnel du livre blanc de la défense publié en 2008, la France peut envoyer 30.000 hommes en opération pendant un an. Nous n’en sommes plus très loin, mais «nous ne sommes pas au taquet» non plus, a indiqué Gérard Longuet devant le Sénat la semaine dernière. «Nous sommes dans la phase supérieure de la mobilisation», a précisé le ministre de la Défense.
Une autre intervention est possible, mais de courte durée
Contacté par 20 Minutes, Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, convient que ces engagements multiples «provoquent une certaine tension, du stress», parmi le personnel de l’armée, mais «il ne faut pas exagérer non plus». «S’il fallait intervenir dans une autre opération de grande ampleur, on le pourrait aussi, mais il faudrait un effort qui ne s’inscrit pas dans la durée», ajoute-t-il.Cependant, si la France reste pour le moment dans le cadre de son contrat opérationnel, «on dépasse les budgets et il faudra rajouter un certain volume financier, mais c’est la loi du genre», selon Yves Boyer.
http://www.20minutes.fr/article/704553/monde-conflits-internationaux-france-a-t-elle-moyens-engagements
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