Nicolas Sarkozy a répété mercredi que le contingent français resterait en Afghanistan "aussi longtemps que nécessaire".
La gauche mais désormais également certains dirigeants de la majorité, dont l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, réclament un calendrier de retrait des quelque 3.500 soldats français déployés en Afghanistan, dénonçant une impasse militaire et diplomatique.
"La France restera engagée en Afghanistan, avec ses alliés, aussi longtemps que nécessaire et aussi longtemps que le souhaitera le peuple afghan", leur a indirectement répondu Nicolas Sarkozy lors de son discours devant la Conférence annuelle des ambassadeurs réunie à Paris.
"La mode du moment chez les commentateurs est au catastrophisme", a-t-il relevé. "Chaque jour, on nous annonce le retour des taliban, comme si les jeux étaient faits, comme si nous allions abandonner le peuple afghan".
"Nous avons des objectifs politiques réalistes (...), c'est une transition progressive et ordonnée, a souligné le chef de l'Etat. L'action de la France "au service de la paix ne doit pas, me semble-t-il, être soumise à des calendriers artificiels ou aux humeurs médiatiques", a-t-il insisté.
Lundi, deux soldats français sont morts dans la province de Kapisa, portant à 47 le nombre de Français tués en Afghanistan depuis le début de l'intervention alliée en 2001.
"Le prix humain est lourd", a reconnu Nicolas Sarkozy devant les ambassadeurs de France réunis à l'Elysée. "Mais imaginons ce qu'il en serait si nous n'étions pas là? Souvenons-nous de ce que les taliban ont fait dans le passé et des milliers de victimes afghanes qu'ils continuent de faire", a-t-il ajouté.
L'annonce de ces deux nouveaux décès de militaires a relancé le débat sur l'engagement de la France.
Pour Jean-Pierre Raffarin, "une forme d'impasse se dessine" en Afghanistan où la guerre est "terriblement meurtrière".
La France devrait se retirer "à l'horizon 2012", a plaidé l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac mardi sur RMC.
Après avoir voté contre l'envoi de renforts en Afghanistan, le Parti socialiste a réclamé un retrait progressif du contingent français ainsi qu'une conférence internationale associant tous les pays de la région.
Mardi, l'ancien premier secrétaire du PS François Hollande a demandé une évaluation de la présence française avant fin 2010, une redéfinition de la mission des alliés en Afghanistan et un calendrier de retrait précis.
"Les Etats-Unis sont bien partis d'Irak", a pour sa part fait valoir l'ancienne candidate à l'Elysée Ségolène Royal. "Je pense qu'il est temps aujourd'hui de négocier un calendrier de retrait, bien sûr, en partenariat avec les puissances de cette partie du monde", a-t-elle dit.
http://fr.news.yahoo.com/4/20100825/tts-france-afghanistan-sarkozy-ca02f96.html
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