mardi 25 mai 2010

Un "soldat non combattant" tué au combat

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Les obsèques du 42e soldat français tué en Afghanistan seront célébrées dans les prochains jours. « Capitaine courage », il était réputé pour son sens du commandement et du service à autrui.

La mention tient en quelques lignes dans une biographie longue de deux pages. Le capitaine Christophe Barek-Deligny, « tué au combat » en Afghanistan le 22 mai, s’était vu décerner « la médaille de bronze pour acte de courage et de dévouement ainsi qu’un Témoignage de satisfaction du ministre de la Défense ». Motif, ce guerrier et meneur d’hommes s’était, un jour de 2005, jeté dans la Meuse. Il avait ainsi sauvé un désespéré de la noyade qui tentait de mettre fin à ses jours. L’acte, héroïque, est loin d’être anecdotique. Il résume en tout cas une certaine conception que se font les militaires de leur mission, ou plus simplement de leur métier : servir et aider la population.


« Volontaire » pour servir
Comme nombre des 42 militaires français tombés dans le pays depuis 2001, le capitaine Barek-Deligny a été victime d’un « engin explosif improvisé », une « spécialité locale » que les insurgés disposent le long des routes. Lors de cette explosion, un soldat néerlandais ainsi qu’un interprète afghan ont également perdu la vie.

Le capitaine, membre du 3e régiment du génie basé à Charleville-Mézières (Ardennes), s’était porté volontaire pour servir au sein d’un détachement d’OMLT. Cet acronyme angliciste – l’armée tricolore ayant renoncé à parler français depuis belle lurette – désigne les « Operational Mentor and Liaison Team », en clair, les soldats destinés à former l’armée nationale afghane. Depuis fin avril, le capitaine Barek-Deligny accompagnait donc, comme ses 70 camarades OMLT, un bataillon afghan dans la région d’Oruzgan, au centre du pays.

Le nerf de la guerre
Actuellement, sur 3.750 militaires déployés en Afghanistan, la France aligne quelque 142 OMLT. « Le nerf de la guerre », ne cesse-t-on de marteler au ministère de la Défense, l’issue du conflit passant par la capacité des Afghans à prendre en charge leur propre sécurité, à terme, et sous l’égide d’un gouvernement reconnu, débarrassé de la corruption, etc. C’est dire si l’enjeu est d’importance.

Alors que les Etats-Unis réclamaient l’envoi de nouveaux renforts, la France n’a concédé, voilà quelques semaines, « que » 80 OMLT supplémentaires. Et encore, sous le vocable de « soldats non combattants ». A charge pour l’opinion publique, de plus en plus rétive face à cet engagement militaire, de comprendre que ces hommes ne sont pas là pour faire la guerre, ni défourailler à tout va. Mais les précautions oratoires n’évitent pas le danger. Le capitaine Christophe Barek-Deligny, après avoir servi notamment au Kosovo et en Côte d’Ivoire, a perdu la vie en Afghanistan. Ce « soldat non combattant » était âgé de 38 ans, marié et père de deux jeunes enfants.

http://francesoir.fr/etranger/afghanistan-un-soldat-non-combattant-tue-au-combat

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