vendredi 10 février 2017

L'arrêt du Charles-de-Gaulle relance le débat sur un second porte-avions

Immobilisé à Toulon pour de lourds travaux d'entretien, le Charles-de-Gaulle est inopérant pour un an et demi. Le débat sur la construction d'un second porte-avions est relancé.
À chaque élection présidentielle le sujet revient sur la scène politique : faut-il que la France construise un second porte-avions ? Cette année le sujet prend d'autant plus d'ampleur que le Charles-de-Gaulle est entré dans la rade de Toulon pour y subir dix-huit mois de travaux d'entretien et de rénovation. Un chantier titanesque, hors du commun qui revient au groupe de construction navale DCNS et la marine nationale.
Mais voilà, pendant ce temps la marine nationale perd son fleuron alors que la France a intensifié ses frappes contre l'État islamique en Irak et en Syrie. Dès sa construction en 1986, la question d'une doublure du Charles-de-Gaulle s'était posée. Comme en leur temps le Foch et le Clémenceau assuraient la permanence à la mer de la capacité de projection de puissance de la France.
Face à cette évidence tactique et stratégique, en 2006 est signé un accord de coopération avec la Grande-Bretagne. Il prévoyait la construction commune de trois porte-avions dont un pour la France. Projet finalement abandonné. Avant son départ de l'Élysée en 2007, Jacques Chirac plaidait pour en construire un 100 % français. Las, ses successeurs ni Nicolas Sarkozy ni François Hollande n'ont donné suite.
Difficile il est vrai en ces temps de disette budgétaire, de relancer cette idée et dégager les crédits nécessaires. Il en coûterait entre trois et quatre milliards. Seule Marine Le Pen souscrit à cette option alors que François Fillon préfère, lui, lancer les études pour le successeur du Charles-de-Gaulle. Benoît Hamon durant le débat des primaires n'a pas su chiffrer le coût d'un tel investissement alors que Manuel Valls avançait le chiffre exact : quatre milliards. Quel qu'il soit le prochain locataire de l'Élysée ne pourra pas se défausser de la question. La Chine en construit en série afin d'asseoir son autorité en mer de Chine mais aussi dans toute l'Océanie, la Russie y réfléchit car le porte-avions est un outil de souveraineté fort et surtout un véritable levier pour l'expansionnisme. Les USA en détiennent onze à eux-seuls.

Tenir jusqu'en 2041

Cette cure de jouvence du Charles-de-Gaulle va coûter 1,3 milliard d'euros au budget de la défense. Car au-delà des travaux du changement des deux cœurs nucléaires et de l'entretien classique s'ajoute une profonde modernisation à mi-vie du Charles-de-Gaulle notamment une rénovation complète du système de combat (radars de veille aérienne, communications…). Des modifications permettront aussi de passer au tout Rafale avec le retrait du service du Super Étendard. Objectif : faire durer le bâtiment jusqu'en 2041.

http://www.ladepeche.fr/actu/france/defense-armee/

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