lundi 14 novembre 2016

Marche sur Douaumont

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164° RI Verdun
Au moment où nous célébrons le centenaire de la bataille de Verdun, il me revient ces premiers jours passés au 164°RI de Verdun lors de mon engagement dans l'armée...
Quand j'ai voulu m'engager dans l'armée, je ne connaissais rien ... je ne connaissais que les militaires ... les armes ABC, Artillerie ou Troupes de Marine m'étaient inconnues... alors je me suis rendu à la gendarmerie de Guise pour faire acte de candidature... à ma grande déception le gendarme qui m'a reçu m'a dit que ce n'était pas à la gendarmerie que je devais m'adresser mais à Laon au CDAT (centre de recrutement de l'armée de Terre) ...
Je me suis donc rendu à Laon (rue Vinchon si je me souviens bien) avec un camarade... (Pierre)
Dans le bureau de l'officier qui m'a reçu, il y avait une grande affiche de "propagande"sur l'infanterie ou deux soldats se battaient ... moi le "bagarreur "ça me plaisait bien et c'est dans l'infanterie que je me suis retrouvé ...
Je passe sur les trois jours et les tests sur lesquels on m'a demandé de reconnaître un marteau et un tournevis ou des questions indiscrètes de la part d'un "psychiatre" ... enfin... j'ai été accepté dans l'armée...
J'ai déjà raconté mes premiers jours avec le chef Dro. mais je n'ai pas relaté ma première marche ...
Nous n'avions pas à l'époque de rangers comme je les ai connues par la suite... nous marchions avec des bodequins ... ceux qui ont connu ces chaussures savent que les ampoules aux pieds étaient fréquentes ... Donc notre chef avait programmé une marche de la caserne jusqu'à l'ossuaire de Douaumont et retour soit 20 kms...
Ma première marche a donc eu lieu dans ce secteur où nos soldats se sont battus en 1916 ... et bien que souffrant le martyr avec ces godillots je me disais que ma souffrance n'était rien à côté de ce qu'avaient connu nos ancêtres sur ce terrain...et dieu sait que j'ai souffert... 20 kms pour moi c'était loin ! dix années plus tard j'en marchait 10 fois plus sans souffrances...
Mes premiers kilomètres militaires furent donc difficiles... et le soir au retour à la caserne, mes chaussettes étaient collées à mes pieds par le sang...
"Un fantassin doit toujours soigner ses pieds" car ce sont ses pieds qui lui servent à combattre...
Pourquoi des marches ?
Je me posais la question là bas et j'ai eu la réponse... au combat on arrive pas en Peugeot décapotable ... on marche en sureté pour arriver sur le secteur qui nous a été donné et une fois l'action terminée on s'esquive rapidement à pieds et discrètement d'où les longues marches d'entrainement ...
Je raconterais prochainement les piqures TABDT ... là aussi ce n'était pas triste ...

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