samedi 22 octobre 2016

Tout ce que vous voulez savoir sur le service militaire volontaire

Le centre du Service militaire volontaire (SMV) de Châlons-en-Champagne, dans la Marne, incorporera ses premiers jeunes en janvier. Le tour du dispositif, de la logistique au financement, en six points.
1 - LE SMV, C’est quoi ?
Le Service militaire volontaire (SMV) n’est pas un retour du service militaire obligatoire. C’est un dispositif militaire d’insertion professionnelle qui s’adresse aux jeunes âgés de 18 à 25 ans, peu ou pas diplômés, et en difficultés sociales ou scolaires. Un centre ouvrira ses portes à Châlons en janvier, pour accueillir 100 personnes dans le cadre d’une expérimentation nationale.
2 - Quelle sélection ?
«  Pour avoir 100 candidats, il nous faut environ 250 dossiers  », explique le commandant Christophe Goergie, chef du centre châlonnais. Car il y aura forcément un tri. Par groupes de 5 ou 10, les jeunes auront une journée de sélection à Mourmelon. Après une visite médicale, ils passeront un test d’illettrisme, un entretien de motivation et un autre «  sécuritaire  », en vérifiant notamment leur casier judiciaire. Celui-ci ne doit pas forcément être vierge, mais son contenu sera pris en compte.
3 - ça fonctionne comment ?
Les futures recrues auront un statut militaire, explique le général Vianney Pillet, qui gère le SMV au niveau national. Elles seront logées dans la caserne Février, un ancien bâtiment de l’armée, par chambrée de quatre. «  Ils vivront en caserne et feront des activités en uniforme, continue le général, ils seront mis en situation d’inconfort, pour découvrir le mode de vie en collectivité. » Mais avec une permission le week-end.
4 - Quelle sera la formation ?
Entourés exclusivement par des cadres d’activité, officiers ou sous-officiers avec au moins 10 ans d’expérience, les néoconscrits auront d’abord quatre mois de théorie. «  Ils apprendront le savoir-vivre, savoir-être, auront une remise à niveau scolaire, passeront un brevet de secourisme  », énumère Vianney Pillet. Ensuite, place à la pratique : deux à six mois de formation professionnelle, avec les organismes civils locaux. Si elles ne sont pas encore définies, une dizaine de filières seront proposées.
Après le SMV, les jeunes auront «  toutes les clés  » pour (re)trouver un emploi. Ils seront aussi suivis par l’armée pendant six mois.
5 - Combien ça coûte ?
La caserne est actuellement en travaux, pour accueillir les dortoirs, un état-major, un lieu d’instruction et un ordinaire. Un chantier qui a un coût, «  en cours de chiffrage  ». À titre d’exemple, l’installation d’un centre en Lorraine avait nécessité une lourde réfection et coûté plus de 5 millions d’euros. À cela, il faut ajouter le coût de la formation, entre 20 et 25 000 € par jeune, 2 à 2,5 millions d’euros au total. Sans oublier le salaire des formateurs, les frais de fonctionnement... Combien ? «  C’est une expérimentation, nous n’avons pas le coût exact pour le moment .  »
6 - Qui paye quoi  ?
Le ministère de la Défense a débloqué 40 millions pour financer l’année 2016-2017, mais ensuite ? En mai, le gouvernement avait laissé entendre qu’à partir de la deuxième année, les collectivités financeraient le dispositif. Les élus du territoire châlonnais étaient montés au front pour protester. En septembre, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian leur a répondu. Il explique qu’une étude en cours doit «  proposer d’autres sources de financement  », comme les fonds européens ou le ministère du Travail. Pour le conseiller départemental Rudy Namur, c’est une bonne chose : «  Nous attendons un financement équitablement réparti, la collectivité n’a pas à financer intégralement un dispositif de l’armée . »
http://www.lunion.fr/node/825407

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