mardi 25 octobre 2016

Attentat du «Drakkar» : le souvenir tenaille encore les témoins du drame

Au rond-point de la route de Belpech, les anciens du 9e RCP, ceux du 1er RCP, se sont retrouvés pour célébrer le souvenir de l'attentat de 1983, qui a coûté la vie à 58 parachutistes, tués dans l'explosion de l'immeuble «Drakkar» à Beyrouth.
C'était le 23 octobre 1983. Jour pour jour, mais voilà 33 ans, le monde combattant s'est souvenu de la tragédie de l'attentat qui a frappé à Beyrouth, en 1983, l'immeuble «Drakkar» où se trouvaient les parachutistes français, ceux de nos régiments, le 1er RCP et le 9e RCP. Les anciens du régiment, regroupés au sein de l'amicale, les paras du 1er RCP, se sont recueillis longuement dimanche matin, au rond-point du Drakkar, route de Belpech, devant les plaques commémoratives qui rappellent cet attentat, survenu presque simultanément à un autre qui pulvérisait, toujours à Beyrouth, l'immeuble où se trouvaient les militaires américains.
Trente-trois ans après, ces explosions résonnent toujours dans l'esprit et le cœur des témoins. Comme Thierry Balussou ou Edouard Tabaca, anciens du 9e RCP, qui se trouvaient sur place ce jour fatidique. Par chance détachés du «9» vers une autre unité, ils logeaient dans l'immeuble qui faisait face au «Drakkar».

«Nous avons sorti les premiers morts !»

Edouard Tabaca se souvient comme si c'était hier : «On était juste en face, il était 6 heures du matin, j'avais entendu une explosion, je m'étais levé, rendu sur le balcon de l'immeuble, et de là j'ai vu une colonne de fumée qui s'élevait depuis l'aéroport. J'ai su plus tard que c'était l'incendie qui suivait l'explosion de l'immeuble où se trouvaient les Américains !» Le temps de voir les résultats de ce premier attentat, Edouard Tabaca est tout à coup soufflé par une autre explosion, celle, en face de l'immeuble Drakkar. «On n'a pas été blessés, simplement jetés à terre. Quand je me suis relevé, du Drakkar il n'y avait plus rien ! Un monceau de décombres ! Nous avons été parmi les premiers à nous rendre sur les lieux ! Nous avons sorti les premiers morts !» Une vision d'horreur, qui passe encore dans son regard.
Avec ses copains de l'amicale, avec son président Daniel Jean, avec les élus de Pamiers (les adjoints réunis autour de G.Dejean) et J.Laffargue, conseiller départemental, avec tous ceux des associations patriotiques, il s'est souvenu de ce jour terrible. «Son souvenir évoque une immense émotion, un de ces points forts de l'Histoire, qui en rappelle d'autres. Cela rappelle aussi que la guerre peut être sournoise, et qu'assurément elle tue à chaque fois !» observait Daniel Jean, avant d'inviter ses camarades à déposer les gerbes, sur la stèle du Drakkar. Un geste fort pour rappeler ce drame vieux de 33 ans, mais toujours présent dans la mémoire de ceux qui y étaient !
http://www.ladepeche.fr/communes/pamiers,09225.html

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