Cette fois ce sont deux hommes que je vais vous présenter ... je commence par le plus petit pour terminer par le plus grand...
Cet homme là je l'appelais "l'ostrogo" et nous nous sommes croisés trois fois, travaillé dans le même bureau une fois ...
L'ostrogo s'est engagé en même temps que moi au 164°RI à Verdun ... un mois après il m'a suivi au CIABC de Carpiagne ou nous étions dans le même peloton ...c'est vrai, je l'avoue, contrairement à moi, il était brillant... mais mes parents m'ont toujours appris que "tout ce qui brille n'est pas or !" donc, nous avons suivi des chemins différents ... le brillant a été admis à l'école des Sous Officier de Saint Maixent après la formation de Carpiagne et au bout de 10 mois d'armée il était sergent... Pour ma part j'ai été affecté au 35°RI après Carpiagne et j'ai passé mes pelotons pour monter en grade par le régiment ... je ne suis donc passé sergent qu'après 3 ans de services environ ! je n'avais pas été retenu pour intégrer l'école des sous officiers !
je l'ai revu plus de 15 plus tard ...j'étais adjudant au Centre mobilisateur de Folembray chargé (entre autre du budget) et je devais effectuer une liaison administrative au Corps d'Armée de Lille justement pour le budget... là bas j'ai été reçu dans un bureau par un adjudant chef qui était mon "ostrogo". Il ne m'a pas reconnu (mon œil) et m'a donné des consignes strictes pour le budget du corps ... on s'est vu juste une demi heure ...
Trois ans plus tard, j'étais adjudant chef rédacteur énergie au bureau finances budget de l'Etat major des Forces Françaises en Allemagne (Baden Baden) et qui a été affecté dans mon bureau un an après mon arrivée ? mon "ostrogo" il était affecté à la deuxième section alors que j'étais à la première. Il a bien fallu qu'il se souvienne de moi ... Verdun... Carpiagne .. Lille ...Mais ce fut sans plus ... je n'étais pas brillant...
Puis j'ai passé le concours de Major que j'ai réussi avec la troisième place dans le Groupe de spécialité Etat Major (GSEM) 3° pour toute la France ... j'étais fier de moi mais ne l'ai jamais laissé paraître .... j'ai continué à ne pas briller .. je suis, ce qu'on peut appeler, un besogneux ... pour moi seul le résultat comptait (on disait toujours "avec Praira pas de bla bla des résultats")
Quand je suis parti de Baden, j'étais major ... l'ostrogo toujours adjudant chef ..."rien ne sert de courir... "
Je dois avouer aujourd'hui que l'ostrogo, pour avoir travaillé avec lui, s'est avéré un excellent camarade et qu'il était très compétent dans son domaine administratif qu'il maitrisait parfaitement... comme quoi quand on est brillant ...
Le deuxième homme je ne le nommerais pas ... il se reconnaitra... si je vous le présente c'est que j'ai beaucoup apprécié de l'avoir rencontré et que je suis toujours honoré de le compter parmi les personnes qui comptent pour moi ...
A Noyon, j'étais donc Sergent chef adjoint à l'officier d'ordinaire ... et lui était lieutenant Officier du matériel intendance... grosse fonction très importante au niveau du régiment ...Il venait souvent nous voir aux cuisines ou nous discutions ... son nom m'était familier car j'avais eu un collègue à la banque (Société Générale) qui portait le même ... il était entré à la banque en même temps que moi ... j'étais loin d'imaginer que c'était le frère de mon lieutenant de Noyon !!! je l'ai appris bien plus tard... quand je suis parti de Noyon, le lieutenant officier du matériel avait été affecté à la CEA (nouvelle unité que le régiment avait créée) ou il avait la fonction de chef de section mortier lourd... Je peux dire qu'il a laissé un excellent souvenir à ses cadres de l'époque ... puis j'ai appris après qu'il était passé capitaine et qu'il avait eu le commandement de la CEA ... Je l'ai suivi de loin et j'étais content pour lui ...
Je l'ai revu plus de dix ans plus tard... J'étais affecté à l'Etat Major de la 10° DB de Chalons et j'avais souvent des liaisons de travail à effectuer sur le camp de Mourmelon pour la formation des cadres de la DB... Ce jour là je me suis rendu chez le chef des services administratifs du camp pour des questions purement administratives... qui était ce lieutenant colonel directeur des services financiers du camp de Mourmelon ? hé bien mon lieutenant de Noyon ... le frère de mon collègue de la Société Générale de Guise !!! Ce fut une grande satisfaction pour moi de le revoir ... et contrairement à l'ostrogo de Lille le lieuntenant colonel m'a reconnu ... comme quoi on ne change pas à l'armée ... il n'y a que les grades qui changent ...
Mon colonel, si vous me lisez ce soir sachez que je suis fier de vous compter parmi mes contacts ...
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