jeudi 21 juillet 2016

Besançon : 60 volontaires francs-comtois se préparent à devenir réservistes opérationnels de la gendarmerie

Elle est Haut-Saônnoise, il est Jurassien. Comme leurs autres camarades francs-comtois, ils ont décidé, le 14 juillet dernier, de rejoindre la réserve opérationnelle de la gendarmerie à Besançon et d’honorer leur patrie chaque fois que nécessaire, jusqu’à ce qu’ils aient 50 ans, l’âge limite pour servir dans cette unité particulière qui enrôle des civils. Ils ne savaient pas encore, le soir même de leur arrivée, qu’un horrible attentat allait ôter la vie à 84 personnes venues assister aux feux d’artifice, sur la Promenade des Anglais, à Nice. Leur motivation remonte à plus loin. Ils s’engagent par conviction.
« Je m’intéresse à la gendarmerie depuis le lycée et les forums d’orientation », se souvient Coline, 23 ans, étudiante en master de langues. « Les valeurs de ce corps de métiers me parlent. J’ai vraiment envie de protéger les citoyens, d’être proche d’eux. Je suis restée dans le civil. Pourtant, l’idée de me rendre utile aux autres ne m’a jamais quittée. Les derniers événements tragiques m’ont décidée à intégrer la préparation militaire de la gendarmerie. »

8 à 9 heures de travail quotidien

André, 29 ans, infirmier dans un service de chirurgie orthopédique, a fait le choix d’aider et de soigner son prochain depuis la fin de ses études. « Je m’intéresse au monde militaire depuis toujours. J’avais, pendant un temps, envisagé de m’engager dans un service de santé des armées. Cela ne s’est pas fait. Je suis passé à autre chose. Les derniers attentats m’ont rappelé mon désir premier, celui de m’impliquer pour la sécurité de la population. »
Et tous se donnent vraiment du mal pour réussir les épreuves qui émaillent leurs journées depuis plus de sept jours. Le matin, dès 6 h 50, c’est le rassemblement. Ensuite, après avoir nettoyé leur internat, ils se scindent en deux pelotons pour diverses activités dirigées par leurs instructeurs. Partie physique, partie théorique, à tour de rôle, sur 8 à 9 heures de travail quotidien. Ils n’ont que quinze jours pour assimiler les différentes situations auxquelles ils seront confrontés. L’accueil du public en brigade ou lors de grands rassemblements, la police de la route, le positionnement sur les lieux d’accident, les postures de défense et d’intervention sont autant de techniques à maîtriser. Sans oublier le maniement des armes. L’essentiel est de pouvoir, plus tard, répéter les gestes appris.
Le colonel Jean-Marie Grimal, commandant adjoint de la Région de gendarmerie Bourgogne Franche-Comté et le colonel de réserve Patrick Gens, conseiller de la réserve sur l’ensemble de la Franche-Comté, estiment que le temps consacré aux élèves est suffisant pour acquérir les fondamentaux. « Ils mémorisent les bons gestes, l’éthique et la déontologie qui nous animent tous. Notre expérience dans le recrutement, la mobilisation et la formation de nos forces a fait ses preuves. Nous ne doutons pas de leur réussite. »

Le sens du sacrifice

Pour prétendre à la réserve opérationnelle, il faut avoir une bonne moralité et une bonne forme physique. Le sens du sacrifice pour autrui est primordial, car les réservistes effectuent au minimum 60 jours de mission par an, pris généralement sur les congés et les week-ends. « Il faut être souple », insistent les deux officiers supérieurs. « Cette expérience, non seulement, les valorise mais, en plus, leur apporte des qualités recherchées sur le marché du travail, comme l’esprit d’équipe, la discipline et le sens de l’effort, entre autres. »
Toute personne, âgée de 17 à 40 ans, peut se porter volontaire pour la réserve opérationnelle en contactant le Centre d’information et de recrutement au 03.81.40.50.47.
 

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