1° Aout... Mostar... 5 heures ... nous sommes une quinzaine à embarquer dans l'Hercule C130 qui va nous emmener en France ... enfin ... je vais retrouver ma famille, mes amis... ma vie ...
1° Aout ... Mostar ... 5 heures... personne sur le tarmac n'est venu nous dire adieu... nous laissons derrière nous des collègues devenus amis au cours de ces quatre mois...nous laissons nos alliés ... allemands... Italiens, Espagnols... nous laissons surtout nos souvenirs ... demain, ici, on ne pensera plus à nous... moi j'y penserais toute ma vie comme je me souviens de Sarajevo et des 5 mois que j'y ai passé...
Mostar ...1° Aout ... 5h30 ... nous survolons le camp... l'avions prend de la hauteur... et commence à "ramer" comme tous les C130 ... on a envie de pousser tant il semble peiner à voler ...
Après de nombreux trous d'air qui nous soulevait le cœur, nous atterrissons à Reims sur la base aérienne militaire ... Mon colonel est là pour l'accueil ... content de le revoir ? certainement oui ... mon esprit est encore à Mostar.. c'est difficile de se défaire d'une période en opération extérieure...
Au retour sur Chalons le car roule sur une belle route... que la France me semble belle après avoir vu ces paysages de guerre et ces routes défoncées... !!! Oui elle est belle ma France ....
Adieu François, adieu Pascale, adieu Richard, adieu Andrée ma capitaine "préférée", adieu Laureen ma petite anglaise, adieu Patrick, adieu Semra la serveuse bosniaque, encore merci pour votre bonne humeur, adieu Vittorio mon ami italien, adieu Florence et Sandra mes secrétaires ... vous reviendrez plus tard ...
15 ans après j'ai revu Andrée, elle avait le grade de lieutenant Colonel ... j'étais en retraite mais réserviste ... on s'est salué simplement... un subordonné à un supérieur... c'est ça l'armée... le respect avant tout ...
Je n'ai jamais revu Laureen, on s'était pourtant promis de se revoir ... mais entre Londres et Compiègne il y a un long tunnel ... j'a revu Sandra lors d'une mission à Chalons et Richard qui était passé capitaine alors qu'il était adjudant à Mostar ... pas trop d'évocations de nos souvenirs communs ... la vie a repris son cours ... nos missions n'étaient plus les mêmes...
Mon cœur est encore en Bosnie que j'ai appris à aimer ... ils ont souffert, ils avaient besoin d'être aidés... on l'a fait ... j'en suis heureux ...
La vie a repris son cours là bas aussi ...
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