dimanche 14 février 2016

Hommage - Décédé en 2010, le général, meneur d’hommes au destin exceptionnel, aurait eu 100 ans le 14 févrierLorraine : le général Bigeard, de la guerre à la légende

Il est né à Toul, une semaine avant le début de la bataille de Verdun. Il est mort dans la même ville un 18 juin. On le croyait immortel, il est entré dans la légende, véritable mythe, humain, profondément humain.
Sa gloire, il la doit à une défaite, là-bas, loin très loin de France, dans une cuvette vietnamienne. Diên Biên-Phu, le piou-piou, 2e classe devenu colonel, y a sauté deux fois pour rester avec ses "p'tits gars", fustigeant la «connerie» de l’état-major et les politiques incapables. En Indochine, où il passe neuf ans, il devient «Bruno», son indicatif radio. Le surnom lui restera.
Déjà, le fils du cheminot parle haut et fort. La guerre, il la connaît déjà. En 1940, sur la ligne Maginot, Marcel Bigeard rend les armes parmi les derniers. Prisonnier, il s’avade, revient en France, fonce à Nice, où il épouse Gaby, son seul et unique amour décédée en 2011 et part pour le Sénégal puis le Maroc.
Parachuté en Ariège après le débarquement allié en Normandie, avec des républicains espagnols, il libère Foix. Ses galons, Bigeard les gagne au feu, avec un courage jamais démenti. Où qu’il aille, ses hommes le suivent, régroupés autour de ce chef charismatique.
De l’Indochine à l’Algérie, la France vit au rythme des guerres d’indépendance. le voilà dans le djebel, déjà grand officier de la Légion d’Honneur, mais une autre réalité s’impose. L’officier, avec ses «longs nez», référence aux casquettes qui portent son nom,découvre «la merde et le sang», selon ses termes, une sale guerre, qui ne dit pas son nom. Face à un ennemi identifié, il s’y retrouve, mais avec la «bataille d’Alger», quand l’armée se transforme en police, à partir de 1957, il s’engage dans la contre-guérilla. Parchance, lors du putsch des généraux, il se trouve en Afrique noire. Qu’aurait-il fait? Lui-même, avouera-t-il, ne le savait pas.
Toute sa vie, contrairement à Massu pris de remords à la fin de sa vie, il réfutera avoir utilisé la torture pour faire parler ceux que les paras embarquaient. Le doute le poursuivra jusqu’au terme de sa vie. et subsiste encore. Héros de roman - «Les centurions» de Lartéguy - et de cinéma incarné par Anthony Quinn, il incarne à lui seul le patriotisme, une «certaine idée» de la France à la suite de De Gaulle et l’engagement. Prêt au sacrifice suprême, il a survécu à trois guerres et est devenu le militaire le plus décoré de France et a terminé sa carrière à Bordeaux avec quatre étoiles, général de corps d’armée.
L’âme du guerrie€r ne l’a jamais quitté. Joggeur et nageur infatigable, il n’aimait rien tant que de se retrouver au milieu de ses «p’tits gars» blanchis par le poids des ans. La vieillesse, «ça m’emmerde», clamait-il à qui voulait l’entendre.
Bigeard, c’est une vie, un destin hors normes, comme seuls les temps difficiles en révèlent. C’est désormais un mythe et une légende. Jusqu’au bout, il les a entretenus. Bigeard voulaient que ses cendres soient dispersées au-dessus de Diën Biên-Phu. les Vietnamiens, qui le respectaient pourtant, ont refusé. Il ne reposera pas non plus aux Invalides. Seulement au milieu des siens, à Fréjus, au mémorial des guerres d’Indochine.

Décédé en 2010, le général, meneur d’hommes au destin exceptionnel, aurait eu 100 ans le 14 février.
Il est né à Toul, une semaine avant le début de la bataille de Verdun. Il est mort dans la même ville un 18 juin, le jour du célèbre “appel”. On le croyait immortel, il est entré dans la légende, véritable mythe, humain, profondément humain.
Sa gloire, il la doit à une défaite, là-bas, loin très loin de France, dans une cuvette vietnamienne. Diên Biên-Phu, le piou-piou, 2e classe devenu colonel, y a sauté deux fois pour rester avec ses “p’tits gars”, fustigeant la « connerie » de l’état-major et les politiques incapables. En Indochine, où il passe neuf ans, il devient « Bruno », son indicatif radio. Le surnom lui restera.
Déjà, le fils du cheminot parle haut et fort. La guerre, il la connaît déjà. En 1940, sur la ligne Maginot, Marcel Bigeard rend les armes parmi les derniers. Prisonnier, il s’évade, revient en France, fonce à Nice où il épouse Gaby, son seul et unique amour, décédée en 2011 et part pour le Sénégal puis le Maroc.
Parachuté en Ariège après le débarquement allié en Normandie, avec des républicains espagnols, il libère Foix. Ses galons, Bigeard les gagne au feu, avec un courage jamais démenti. Où qu’il aille, ses hommes le suivent, regroupés autour de ce chef charismatique.
De l’Indochine à l’Algérie, la France vit au rythme des guerres d’indépendance. Le voilà dans le djebel, déjà grand officier de la Légion d’honneur, mais une autre réalité s’impose. L’officier, avec ses « longs nez », référence aux casquettes qui portent son nom, découvre « la merde et le sang », selon ses termes, une sale guerre, qui ne dit pas son nom. Face à un ennemi identifié, il s’y retrouve, mais avec la « bataille d’Alger », quand l’armée se transforme en police, à partir de 1957, il s’engage dans la contre-guérilla. Par chance, lors du putsch des généraux, il se trouve en Afrique noire. Qu’aurait-il fait ? Lui-même, avouera-t-il, ne le savait pas.

Un destin hors normes

Toute sa vie, contrairement à Massu pris de remords, il réfutera avoir utilisé la torture pour faire parler ceux que les paras embarquaient. Le doute le poursuivra jusqu’au terme de sa vie. Et subsiste encore. Héros de roman – « Les centurions » de Lartéguy – et de cinéma incarné par Anthony Quinn, il représente à lui seul le patriotisme, une « certaine idée » de la France à la suite de De Gaulle et l’engagement. Prêt au sacrifice suprême, il a survécu à trois guerres et est devenu le militaire le plus décoré de France et a terminé sa carrière à Bordeaux avec quatre étoiles, général de corps d’armée.
L’âme du guerrier ne l’a jamais quitté. Joggeur et nageur infatigable, il n’aimait rien tant que de se retrouver au milieu de ses « p’tits gars » blanchis par le poids des ans. La vieillesse, « ça m’emmerde », clamait-il à qui voulait l’entendre.
Bigeard, c’est une vie, un destin hors normes, comme seuls les temps difficiles en révèlent. C’est désormais un mythe et une légende. Jusqu’au bout, il les a entretenus. Bigeard voulait que ses cendres soient dispersées au-dessus de Diên Biên-Phu. Les Vietnamiens, qui le respectaient pourtant, ont refusé. Il ne reposera pas non plus aux Invalides. Seulement au milieu des siens, à Fréjus, au mémorial des guerres d’Indochine.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2016/02/14/lorraine-le-general-bigeard-de-la-guerre-a-la-legende

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