samedi 11 juillet 2015

Lille: l’armée continue de recruter mais avec un guichet unique

Fébriles, ils remplissent leur fiche de renseignements. Clément et Christophe, à peine majeurs et bac professionnel en poche, se présentent pour rejoindre l’armée de terre. Il y a encore un mois, ces deux jeunes auraient dû se rendre dans les 3 centres de recrutement de l’armée : terre, air ou la marine. Désormais, ils peuvent candidater à un seul endroit.
Leur vocation, c’est lors de la Journée défense et citoyenneté qu’ils l’ont trouvée. Une décision « claire et définitive » pour Clément. Mais lorsqu’on lui demande d’expliquer ce choix, là c’est moins limpide. « Le problème, c’est que les jeunes connaissent surtout l’armée de terre, et pas forcément les autres secteurs », regrette le capitaine Séverine Baraton, recruteuse dans l’armée de l’air.
C’est pour cette raison que tous les services de la région ont été rassemblés au même endroit ou presque. Dans les locaux fraîchement rénovés du CIRFA de Lille, on recrute désormais pour l’armée de l’air, la marine et l’armée de terre pour la région Lille-Douai. Les autres centres de recrutement à Dunkerque, Valenciennes et Arras sont maintenus.
Clément et Christophe ne sont pas des exceptions. Chaque année, dans la région, 600 jeunes se présentent pour entrer dans l’armée de terre. Une centaine d’autres tentent de rejoindre l’armée de l’air ou la marine. À ce titre, la région est la première en France pour les recrutements. Alors pour la nouvelle capitaine du CIRFA de Lille, cette centralisation est une bonne nouvelle. « L’avantage pour les jeunes, c’est que le guichet unique permettra de les renseigner et de les orienter vers une formation qu’ils ne connaissent pas forcément. »

Uniformiser les évaluations

Autre but : centraliser les évaluations. Un seul examen pour les 3 corps de l’armée, avec un barème de notation différent. Mais entre épreuves techniques et physiques, la sélection est difficile. Et c’est surtout le test psychologique de la visite médicale qui est déterminant. Une nécessité pour le commandant Claude Dagy, ancien chef du centre à Lille. « On les prépare à la réalité du terrain. Peu ont conscience du quotidien dans l’armée. Il faut faire du sport, respecter une hygiène de vie. Et surtout, prendre conscience qu’on part loin. » Car la région recrute beaucoup, mais elle ne possède pas d’entités militaires. « S’exporter, c’est la première difficulté du ch’ti. »
Une difficulté qui ne tarit pas l’engagement. En moyenne, le taux d’attrition, ou « démission », est de 12-13 % dans l’armée de terre. C’est moins que la moyenne nationale. Preuve s’il en faut que ces jeunes sont tout de même motivés.

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