lundi 29 juin 2015

Retour sur près de 250 ans d'histoire militaire à Châlons

Durant des siècles, la ville a accueilli nombre de casernes.
Parmi les plus emblématiques, le 106 e  régiment d’infanterie et l’école d’artillerie ou plus récemment le 1 er  régiment d’artillerie de marine
Ville garnison, l’identité de Châlons est le fruit d’une histoire militaire dense et ancienne. Les premières traces du passé militaire de la ville remontant au IV e  siècle, puis en 1125 avec la compagnie de l’Arquebuse. Quelques bonds dans le temps amènent à 1787. Deux bâtiments sont alors construits avenue du Général-Sarrail pour accueillir la compagnie des gardes du corps de l’armée royale. Le 3 mai 1801, le 16 e   de cavalerie s’installe dans l’ancienne abbaye de Saint-Pierre-aux-Monts, devenue bien plus tard la caserne Tirlet, du nom du général Louis Tirlet, originaire de Moiremont. Après 1815, huit corps de cavalerie, hussards, dragons et cuirassiers se succèdent pendant quinze ans.
Une première fois, Châlons est menacée de perdre ses garnisons, quand Napoléon III décide de créer le camp de Châlons à Mourmelon, site stratégique idéal sur le front de l’est. Le maire Joseph Perrier se démène alors pour défendre leur maintien à Châlons et, finalement, obtient gain de cause.
Entre 1870 et 1914, le rôle militaire prend de l’importance. La Ville investit un million de francs or, une somme colossale pour l’époque. En témoigne la construction de l’hôpital militaire (Pierre-Bayen), des casernes Forgeot, Lochet, Corbineau, entre 1873 et 1887. Le quartier Chanzy également, en 1878, qui a pris le nom du général ardennais, commandant le 6 e   Corps d’armée. Il est occupé en grande partie par les effectifs du 106 e  régiment d’infanterie (RI) installé à Châlons-sur-Marne en 1880. Régiment emblématique châlonnais, il compte dans ses rangs Maurice Genevoix et s’illustre sur plusieurs théâtres d’opérations, entre autres, aux Eparges en 1915.

La fête de l’artillerie,
un événement estival

Jusqu’en 1914, Châlons reste la principale ville de garnison du 6 e   Corps d’armée. C’est la belle époque. Tous les dimanches, les Châlonnais se retrouvent autour du kiosque et du cirque pour assister aux concerts du 106 e  RI. Le régiment déménage au quartier Neufchâtel à Reims en 1930, seul un bataillon reste à Châlons. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 106 e   est fait prisonnier à Lille par les Allemands. Le drapeau est brûlé, le régiment disparaît. Le 106 e  et ses traditions survivent à Mourmelon au centre mobilisateur. En novembre 1970, le 106 e  RI de réserve est recréé à Châlons. Le matériel et les équipements sont à Vitry-le-François gérés par la 63 e  division militaire territoriale (DMT), elle-même rattachée à la 10 e  division blindée (DB).
À partir de 1956, la ville accueille à nouveau l’école d’application d’artillerie, créée à Châlons-sur-Marne en 1791, au quartier Corbineau. Elle verra passer des milliers d’élèves sous-officiers, officiers en formation, durant vingt ans. La fête de l’artillerie était un événement incontournable début juillet, avec ses reconstitutions historiques. Devenue à l’étroit à Châlons, l’école déménage en 1977 à Canjuers. Le 402 e  régiment d’artillerie la remplace jusqu’en 2012. Date de sa dissolution et de l’arrivée du 1 er   régiment d’artillerie de Marine (RAMa).
En 1984, le 106 e  RI est dissous. Toutefois son drapeau est affecté à la 63 e  division militaire territoriale, qui devient 106 e  régiment de commandement divisionnaire. Le 31 août 1991 intervient l’ultime dissolution du 106 e .
Ne reste plus à Châlons que l’État-major de la 10 e  DB avec son régiment de commandement et de soutien (RCS) ; l’établissement du matériel qui deviendra 8 e  régiment du matériel et qui sera transféré à Mourmelon, l’hôpital militaire désaffecté en 1998, le commissariat de l’armée de Terre fermé en 2012 et le centre du génie militaire conservé aujourd’hui dans la ville préfecture.
La 10 e  DB est dissoute et remplacée par la 2 e  division blindée commandée par le général Leclerc, qui termine son histoire prestigieuse à Châlons. Devenue la 2 e  brigade blindée, elle est transférée à Olivet. En 1999, la 1 ère  brigade mécanisée (BM) prend sa place.
Demain, 30 juin 2015 signe la dissolution du 1 er  RAMa et le départ de la 1 ère  BM. Ils étaient les deux derniers régiments, héritiers de l’histoire militaire de la ville.

http://www.lunion.com/node/498110

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