dimanche 1 mars 2015

Exclusif : 24 heures dans la vie d'une espionne de la DGSE

Elles luttent contre le terrorisme, infiltrent des pays hostiles, participent au maintien de la paix, jonglent entre enfants, amis et double vie. À Paris, pour la première fois, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure a accepté qu’une journaliste rencontre ses femmes de l’ombre, classées top secrètes
Anne affiche la moue de la mère qui culpabilise. « Cette semaine, j’ai oublié trois fois le goûter de ma fille », soupire-t-elle. Ces derniers jours, cette grande brune, regard métallique et corps athlétique moulé dans une veste de cuir noir, dort quasiment au bureau tant la tension grimpe d’heure en heure. Mais cette quadra au look de businesswoman n’a pas les yeux rivés sur des colonnes de chiffres. Non, ingénieur passée par l’ENA, elle est l’adjointe d’un service de renseignement technique à la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) - l’équivalent de la CIA. Soit une équipe de 370 personnes chargées, au moment des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher début janvier, d’intercepter les communications, les e-mails et les SMS des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly. « On a neutralisé les tueurs, explique-t-elle. Mais il reste de nombreux terroristes dans la nature. Mon travail a un impact sur la sécurité du pays. Alors, quand je suis au bureau, j’oublie tout. Et ma vie de famille passe souvent au second plan. » Dans l’univers opaque du renseignement, Anne occupe un poste hautement stratégique : celui d’experte en cyber-espionnage.
Espionne ! Le mot affole l’imagination… Mais oubliez les scènes de ménage au fusil-mitrailleur entre Angelina Jolie et Brad Pitt dans Mr. & Mrs. Smith. Exceptionnellement, Madame Figaro a pu pénétrer dans l’enceinte ultra-sécurisée de la DGSE, hérissée de herses et de barbelés, située boulevard Mortier, à Paris. Quelques jours après les attentats du 7 janvier, le plus puissant service du renseignement français - 6 000 personnes, 600 millions d’euros de budget annuel - nous a ouvert ses portes pour rencontrer des agents secrets au féminin. D’emblée, déminons tout fantasme. Avec leurs silhouettes classiques chics, elles évoquent plus Carrie Mathison, l’héroïne de la série Homeland qui poursuit des terroristes au Pakistan, que des James Bond girls avec un revolver caché dans le porte-jarretelles. « Aux antipodes des “Hirondelles”, ces espionnes qui couchaient avec l’ennemi pour obtenir des informations sur l’oreiller, les professionnelles des services secrets se sont imposées pendant la Seconde Guerre mondiale pour leur expertise et leur détermination », rappelle l’historien Bruno Fuligni. Depuis les années 1990, avec la démilitarisation de la DGSE, leur nombre a triplé, pour atteindre 26 % en 2013. « Elles occupent désormais les mêmes postes que les hommes », souligne Philippe Hayez, enseignant à Sciences Po Paris.................... LA SUITE DE CET ARTICLE SUR CE LIEN .......... 
http://madame.lefigaro.fr/societe/dgseparis-nid-despionnes-230215-94803

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