mercredi 10 décembre 2014

Opérations extérieures : l'armée de l'air a atteint son maximum

 
 
Lors d'une rencontre organisée le 10 décembre par l'Association des journalistes de défense, le général d'armée aérienne (5 étoiles) Denis Mercier a fait le point sur plusieurs dossiers d'actualité. Il a notamment insisté sur le fait que les aviateurs français ont atteint les limites des capacités d'engagement opérationnel qui leur ont été fixées par la loi de programmation militaire pour les opérations extérieures (OPEX).
L'armée de l'air déploie actuellement en Afrique et au Moyen-Orient vingt-cinq chasseurs bombardiers. Dans l'opération Chammal contre Daech, il s'agit de neuf Rafale engagés depuis les Émirats arabes unis et de trois Mirage 2000 menant leurs opérations depuis la Jordanie qui seront rejoints par trois autres d'ici la fin décembre. À ces quinze avions s'ajoutent quatre autres chasseurs basés à Djibouti, et six autres participant à l'opération Barkhane au Sahel. "On ne pourrait pas absorber une troisième crise", a assuré le général Mercier, exprimant pour la première fois une opinion aussi nette sur les limites atteintes par son armée, du fait des réductions budgétaires constantes.
À ses yeux, le problème tient moins aux avions qu'au personnel. Évoquant de ce point de vue une "grande difficulté" liée aux baisses d'effectifs, il estime qu'il conviendrait d'"ajuster les contraintes qui pèsent sur les personnels. On va trop loin dans les baisses d'effectifs, notamment d'officiers. En 2013, certains ont fait neuf mois d'opérations extérieures". En 2014, ils sont nombreux à avoir passé cent cinquante jours, ou plus, loin de chez eux.

Confiance

Dans la loi de programmation militaire qui définit les missions des différentes armées et les "contrats opérationnels" qu'elles s'engagent à respecter, la mission "aviation de combat" pour les OPEX est assurée par ses composantes fournies par l'armée de l'air et de la marine nationale. En tout, ces dernières doivent pouvoir fournir en permanence quarante-cinq avions de combat pour les OPEX, dont trente-trois pour l'armée de l'air, et douze pour la marine. Mais celle-ci n'a pas été sollicitée pour les OPEX, à tout le moins tant que le porte-avions Charles-de-Gaulle n'est pas déployé dans le golfe Persique, ce qui devrait intervenir au début de l'année 2015. Les forces prévues par le contrat de l'armée de l'air de trente-trois avions ne sont donc pas complètement sollicitées à ce jour, mais il est évident que les deux théâtres d'opérations concernés peuvent nécessiter des renforcements imprévus.............

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