mercredi 12 novembre 2014

Grièvement touché en Afghanistan, il témoigne : «La vie continue après la blessure»

Jocelyn Truchet, militaire blessé en Afghanistan, a témoigné de son expérience, samedi, lors de la journée de Solidarité du monde combattant organisée par l'Office national des anciens combattants.
«La vie, c'est précieux. C'est là qu'on s'en rend compte. Il faut la vivre à fond.» Jocelyn Truchet, militaire au 13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry, auteur de l'ouvrage «Blessé de guerre», grièvement touché en Afghanistan, a évoqué son expérience, samedi, à l'occasion de la journée de Solidarité du monde combattant organisé par l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (Onac-VG). Jocelyn Truchet a été projeté en Afghanistan en décembre 2009 pour une mission de six mois. Il a été blessé le 16 mai 2010 par l'explosion d'une bombe artisanale et a dû être amputé de la jambe gauche. «C'est dur, à 25 ans, de se dire que l'on va finir sa vie sur une jambe, surtout pour un combattant et un passionné de montagne comme moi. Très vite, j'ai repris le dessus. Je me suis dit : «T'es vivant», et je me suis lancé des défis pour avancer .»

«On n'est jamais réellement reconstruit»

Cinq mois après sa blessure, Jocelyn était sur un mur d'escalade, six mois après sur une cascade de glace, puis à ski. Au bout de onze mois, il a repris une activité professionnelle. «J'ai souhaité rester militaire. Aujourd'hui, je m'occupe de la communication du 13e BCA.» Jocelyn a-t-il souffert du syndrome post-traumatique. «Je n'ai pas eu de gros problème avec ça. J'ai la chance d'avoir bien réagi. Maintenant, on reste toujours marqué par ce que l'on a vécu là-bas… On n'est jamais réellement reconstruit. On a un nouveau corps et on se rend compte que l'on ne peut plus faire certaines choses ou alors de manière différente. Par exemple, j'ai fait l'ascension de l'Aiguille du Midi par l'arête des Cosmiques. Cela a nécessité du monde pour m'accompagner.» Aux blessés de guerre, le message de Jocelyn, c'est de dire que «la vie continue. Elle ne s'arrête pas avec la blessure. Il y a encore moyen de faire plein de choses sur un plan intellectuel, sportif. On peut rebondir aujourd'hui plus facilement que les anciennes générations de combattants».

http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/12/1989424-la-vie-continue-apres-la-blessure.html

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