"L'idée de Jean-Yves Le Drian, qui l'a brièvement évoquée (...) à Clermont-Ferrand, est de donner du temps à son nouveau chef d'État-major de l'armée de terre, (...) d'être force de propositions, et d'apporter des alternatives. C'est un signal plutôt encourageant pour ceux qui étaient visés par les choix précédents", écrit dans son blog le journaliste spécialisé Jean-Marc Tanguy.
Rencontre à l’Elysée mardi
Comme annoncé, le président de la République François Hollande recevra, ce mardi 9 septembre, à 18 h, une délégation d’élus de l’Aude composée des trois députés, des deux sénateurs, du président du conseil général et du député européen. L’avenir du 3e RPIMa ne sera que l’un des sujets évoqués lors de cette rencontre, où les élus audois ont l’intention d’interroger le chef de l’État sur les autres grands dossiers audois, et notamment l’aéroport de Carcassonne, Port-la-Nouvelle et la future gare TGV. Le maire de Carcassonne, Gérard Larrat, devait être associé à la délégation, au moins pour la partie 3e RPIMa, mais la mairie a fait savoir hier qu’elle n’avait « aucune nouvelle ».Ce nouveau CEMAT, c'est le général Jean-Pierre Bosser, qui a pris ses fonctions le 1er septembre, et qui peut se targuer d'une proximité certaine avec le ministre dont il était auparavant le directeur de la protection et de la sécurité de la défense. Autre élément plus anecdotique mais pas anodin : le général Bosser est un pur produit des paras au sein desquels il a fait toute sa carrière opérationnelle. Non au 3e RPIMa, mais au sein de son homologue, le 8e RPIMa de Castres, ou il a été chef de section, commandant de compagnie, puis chef de corps.
Jean-Pierre Bosser a également commandé la 11 Brigade parachutiste, dont dépend le "3", et connaît donc bien l'importance, dans un contexte mondial extrêmement tendu aujourd'hui (lire ci-contre), de ces troupes aguerries et rapidement mobilisables. Un sursis qui irait donc plutôt dans le bon sens pour que soit enfin levé le suspense qui tient Carcassonne en alerte depuis plus d'un an. Un sursis qui irait plutôt dans le bon sens.
« En quelques mois, la situation mondiale a considérablement évolué »
Le général Henri Poncet, ancien chef de corps du 3e RPIMa et ancien chef de la 11e Brigade parachutiste, a fait partie du groupe de hauts gradés qui a alerté l’opinion, il y a un an, sur les risques de dissolution du régiment carcassonnais. Il estime que les données du débat sur l’avenir du “3” ont beaucoup changé ces derniers mois, ce qui devrait amener à reconsidérer la totalité des restructurations en cours dans l’armée. « Plus que jamais, il y a intérêt à réfléchir deux fois avant de dissoudre, explique-t-il. Aujourd’hui, nous avons l’État islamiste qui s’est créé en Irak, un califat qui s’est déclaré dans le Nord Nigéria et qui menace directement de s’étendre aux pays francophones du secteur, sans parler évidemment de l’Ukraine. Il est donc judicieux que l’on se demande si les fermetures de régiment sont toujours d’actualité », ajoute-t-il avant de saluer le délai demandé par le général Bosser, le nouveau chef d’État-major de l’armée de Terre (lire ci-contre). Transfert du 2e REP : « Une vaste blague ! » Le général Poncet a également suivi l’ouverture du sommet de l’Otan, à l’occasion de laquelle il a été demandé aux pays européens d’augmenter leur budget de défense. « L’OTAN préconise aussi la création d’une force d’intervention très rapide, mobilisable en 48 heures, mise à disposition par les pays membres du traité. Or, cette force, nous l’avons, c’est la brigade parachutiste. On est exactement dans le schéma que préconise l’OTAN », constate le général Poncet. Des arguments qui, selon le militaire, pèsent aujourd’hui plus que les éventuelles conséquences économiques locales d’une fermeture du “3”. Le général Poncet balaie par ailleurs une rumeur qui court la ville ces derniers temps : la dissolution du “3” et son remplacement par le 2e REP, qui quitterait donc sa garnison de Calvi. « C’est une vaste blague, des bruits qui circulent à chaque fois pour calmer les gens. Le 2e REP ne partira pas de Calvi, où ils ont une garnison exceptionnelle, une piste d’aviation, une zone de saut. Le régiment participe en outre à la sécurisation de la Corse ». Et d’enfoncer le clou : « Chaque fois qu’il y a eu dissolution, on a laissé les collectivités locales se débrouiller pour la suite. Regardez les bâtiments du 9e RCP de Toulouse : ils ont été transformés en gare routière ! »http://www.lindependant.fr/2014/09/05/la-decision-sur-le-3e-rpima-repoussee-au-mois-d-octobre,1925501.php
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