mardi 9 septembre 2014

3e RPIMa : l'avenir du «3» se joue aujourd'hui à l'Elysée

Le Président François Hollande reçoit aujourd'hui une délégation de grands élus audois. L'avenir du 3e RPMIa, à Carcassonne, sera au cœur de la discussion.
La rencontre sur le coup de 18 heures, au palais de l'Elysée à Paris, entre le président de la République, François Hollande, Jean-Claude Pérez député, Marcel Rainaud et Roland Courteau sénateurs, André Viola président du conseil général de l'Aude, s'annonce comme le dernier acte de la campagne de lobbying menée depuis des mois au nom de «l'union sacrée» pour le maintien du 3e Régiment d'infanterie de marine basé à Carcassonne depuis le début des années 1960. Gérard Larrat, maire, comme Régis Banquet, président de Carcassonne Agglo, ne participeront pas à cette rencontre au sommet. «Le Président de la République, précise Jean-Claude Pérez, a invité les grands élus car la discussion portera sur les dossiers qui préoccupent notre territoire. Le 3e RPIMa est le plus lourd. Le maire de Carcassonne sera absent au même titre que celui de Port-la-Nouvelle pour ce qui concerne le projet d'extension de l'aire portuaire». Gérard Larrat, qui avait été le premier à prôner «l'union sacrée» pour la défense du «3» n'aurait pas pris ombrage de son absence élyséenne. «Le plus important est que le régiment demeure à Carcassonne. Peu importe au maire à qui reviendra de faire pencher la bascule», disait, hier, une source proche de Gérard Larrat.
L'éventuelle suppression du 3e RPIMa s'inscrit dans la loi de programmation militaire 2014-2019 qui prévoit une réduction du format des armées françaises. Ce plan élaboré sous la présidence de Nicolas Sarkozy comporte un total de 54 000 suppressions de postes. 23 000 ont déjà été radiés par l'actuelle majorité gouvernementale. «Nous sommes dans la queue de la trajectoire du plan Sarkozy», commente le général Henri Poncet, ancien chef de corps du 3e RPIMa et de la 11e Brigade parachutiste.
La mobilisation des élus et de la population restera dans tous les cas un exemple de l'esprit de corps que ne renieraient pas les soldats du «3» lorsqu'ils sont en opération quelque part en Afrique ou ailleurs. Un peu plus de 15 000 signatures sont recensées, ce jour, au bas de la pétition qui avait été lancée le 2 juillet dernier sur internet et sur support papier. Cette pétition faisait suite à la motion adoptée à l'unanimité par les 73 communes de Carcassonne Agglo. Le mardi 8 juillet, Gérad Larrat avait plaidé le dossier au ministère de la Défense, à Paris. Deux jours plus tard, Régis Banquet, Jean-Claude Perez, André Viola et Gérard Larrat cosignaient une lettre ouverte adressée au Président de la République. La réponse arrivera le 23 juillet sous la signature Sylvie Hubac, directrice de cabinet de François Hollande.
Joint hier dans sa résidence de Cuxac-Cabardes, Jean-Claude Perez compte «réaffirmer devant le Président Hollade ce qui a été dit au nom de l'union sacrée. Si l'État supprime le «3», nous demanderons compensation. Nous ferons valoir le caractère identitaire de ce régiment dans le contexte militaire mondialisé, son rôle pour la défense de la France, et bien sûr son poids économique et social à Carcassonne». Les élus voient aussi dans l'arrivée du général Jean-Pierre Bosser, chef d'État-Major de l'Armée de Terre, un ancien parachutiste passé par le 8e RPIMa de Castres, un possible appui, justifié par le report vers la mi octobre de la décision qui sortira de l'Elysée.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/09/09/1947607-avenir-3-joue-aujourd-hui-elysee.html

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