lundi 25 août 2014

Centrafrique : manifestation à Bangui contre l'armée française

Hommes, femmes et enfants ont marché malgré la pluie sur plusieurs kilomètres depuis le quartier musulman du PK5 jusqu'au siège de la Minusca (représentation de l'ONU). Aux cris de "Hollande criminel", ils entendaient exprimer leur mécontentement contre l'armée française qu'ils accusent de harcèlement contre les musulmans. Les manifestants brandissaient des pancartes en carton dénonçant l'opération militaire française Sangaris et la force européenne Eufor (qui compte une importante composante française): "Nous sommes toujours victimes de la France", accusait l'un de ces écriteaux. Après avoir emprunté l'avenue Koudoukou, puis l'avenue Boganda, ils se sont arrêtés devant le siège de la Minusca, où ils ont remis un mémorandum contenant leurs griefs et revendications. "On ne comprend pas la colère des Français contre les musulmans du PK5. Et on ne comprend pas non plus que devant tous ces morts et blessés, aucune autorité n'a élevé la voix", a déploré Abakar Moustapha, un notable du quartier. "Nous n'avons plus besoin des Français ici. Qu'ils s'en aillent. Ils sont la cause de tous nos malheurs", s'égosillait un manifestant, Ashta Ibrahim. Le rassemblement s'est déroulé sans incident. La sécurité du cortège était assurée par des éléments burundais de la force africaine Misca.
Tout est parti de heurts avec la population
Des heurts ont opposé mardi et mercredi des soldats français à des individus armés au PK5, faisant au moins 5 morts et près de quarante blessés d'après une source hospitalière. Un calme relatif est revenu dans le quartier, où l'activité n'a cependant pas repris totalement. Dans un incident séparé mercredi soir, sans connotation politique et dans un autre quartier, une grenade a été jetée au cours d'une bagarre dans une buvette à la sortie nord de Bangui, selon une source au sein de la gendarmerie locale. Trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées, a précisé cette source, sous couvert d'anonymat.

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