Pétitions, motions, mobilisation, pression. Le cocktail est connu. Il est resservi à la sauce bouriane. Plusieurs élus s'émeuvent de l'annonce, à peine voilée, de possibles fermetures de brigades de gendarmerie en Bouriane. Selon nos informations, la brigade de Saint-Germain-du-Bel-Air pourrait fermer ses portes avant le 1er janvier. Un choix serait fait, pour une nouvelle fermeture, entre Salviac et Cazals . C'est non pour les élus. Alain Faucon, nouveau maire de Salviac, ne veut pas en entendre parler : «Après Gourdon, nous sommes la commune la plus peuplée de Bouriane avec 1 300 habitants, rappelle l‘élu. Nous avons une école, des collèges, 250 résidences secondaires. Nous ne nous battons pas contre Cazals mais nous réclamons de la cohérence.»
Le ton est assez semblable du côté de Saint-Germain où la menace semble plus précise. Dans une motion votée jeudi soir, à l'unanimité des élus municipaux de la commune, qui sera proposée aux autres mairies du canton, les termes sont clairs : «Cette évolution est inacceptable. Les conseillers sont surpris de l'absence de concertation en amont de cette annonce, et s'interrogent sur les critères retenus pour envisager cette décision. Ils soulignent que l'absence de forces de sécurité sur le canton traduirait un recul du service public accentuant les inégalités territoriales. Les élus estiment au contraire nécessaire le maintien de la gendarmerie, en particulier pour un besoin de sécurité, avec : une population qui s'accroît régulièrement, plus particulièrement en période estivale avec l'arrivée des résidents secondaires et l'occupation des campings ; et la présence d'écoles et de centre de loisirs sur plusieurs communes du canton.»
Rassemblement aujourd'hui
Les élus citent aussi un Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, une vie associative active, des commerces de proximité répartis sur tout le canton, un habitat dispersé, une population majoritairement âgée, une circulation croissante, y compris de poids lourds, vers la RD 820 et les deux accès autoroutiers en direction de Paris et Toulouse, et en sens inverse vers la Dordogne.Les élus rappellent que «depuis la création de la gendarmerie à Saint-Germain, les gendarmes et leurs familles sont membres à part entière de la vie locale.» Des arguments que le colonel Thiry, le patron des gendarmes lotois, a déjà entendus lors d'un entretien début avril.
Le mouvement prendra un nouveau tour, ce samedi, avec un rassemblement d'élus à 17 heures devant la brigade de Saint-Germain. Mais les gendarmes locaux n'ont rien à craindre. C‘est juste pour leur dire qu'on tient à eux…
«Être encore plus efficace»
Pour Christophe Saint-Sulpice, directeur de cabinet du préfet du Lot, en charge des questions de sécurité, la réflexion en cours vise à «être encore plus efficace en termes de sécurité. Nous devons faire aussi bien en adaptant l'arme de la gendarmerie au maillage du territoire. Nous voulons mettre en place une force qui soit capable de vite se projeter sur tout le territoire. C'est mieux qu'un gendarme assis dans une brigade ouverte quelques heures par jours. Il y a aujourd'hui des endroits plus stratégiques que d'autres. Nous devons tenir compte par exemple des flux de circulation. Mais la décision n'a rien à avoir avec le redécoupage cantonal ou la carte intercommunale.»Le chiffre : 380
GENDARMES >Dans le Lot. Le chiffre fluctue entre 370 et 380 gendarmes aujourd'hui en mission dans le département. Il est stable depuis quelques années.http://www.ladepeche.fr/article/2014/04/26/1870854-cahors-ils-veulent-tous-garder-leurs-gendarmes.html
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