Au nord du Mali, c’est encore la guerre. Les récentes annonces du ministre de la Défense l’ont rappelé. Jean-Yves le Drian indiquait mi-mars qu’une quarantaine de djihadistes avaient été éliminés dans l’adrar des Ifoghas. Il confirmait également la mort d’Omar Ould Hamaha surnommé Barberousse, bras droit de Mokhtar Belmokhtar, dirigeant d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).
Ce GTIA Balanzan est le 4e bataillon formé par EUTM (european mission training union), la mission de l’Union européenne au profit de l’armée malienne. Elle avait été lancée peu après l’intervention des troupes françaises dans ce pays en janvier 2013. Le patron de la brigade franco-allemande (BFA), le général Rudkiewicz, en prendra le commandement le 1er avril.
« Ce n’est pas la quantité, mais la qualité qui prime »
Sur les quelque 560 soldats (issus de 23 pays) qui composent EUTM, la brigade va en fournir une bonne centaine. La plupart sont déjà à Bamako, les derniers doivent rejoindre le théâtre malien début avril. « Ce sont principalement des cadres, officiers et sous-officiers », précise le général. Ces 60 Français et 40 Allemands proviennent de différentes unités : état-major de Müllheim, 110e régiment d’infanterie (RI) et Jägerbataillon 292 de Donaueschingen, 3e régiment de hussards de Metz.Une contribution symbolique ? « EUTM n’est pas une mission de combat », rappelle le colonel Couëtoux qui prendra sous peu le commandement du centre de Koulikoro. « Il ne faut pas la comparer avec le déploiement de la BFA en Afghanistan [en 2004]. Au Mali, la brigade aura une mission d’instruction et de coaching. Ce n’est pas la quantité, mais la qualité qui prime ». Le colonel Couëtoux ajoute que la BFA est, pour la première fois, engagée sous l’égide de l’Union européenne. « Et pour cela, c’est une mission à haute valeur symbolique ».
Outre la formation des soldats maliens, EUTM effectue aussi du conseil auprès de l’armée sur les ressources humaines, la logistique, la conduite des opérations.
Cette projection de la BFA en mode binational, une première depuis 2004 et l’opération extérieure à Kaboul, intervient alors que la brigade connaît de profonds bouleversements et a essuyé pas mal de critiques l’an passé. L’annonce, à l’automne dernier, de la dissolution du 110e RI avait fait l’effet d’une douche froide outre-Rhin. Son remplacement, au sein de la BFA, par le 1er RI de Sarrebourg n’a pas totalement effacé ce que Berlin avait considéré comme une regrettable décision.
« Paris comme Berlin souhaitent que la brigade soit prête pour
une projection en 2016 »
Afin de relancer cet outil, à la fois politique et militaire, les deux états-majors ont fixé un objectif au général Rudkiewicz : « Paris comme Berlin souhaitent que la brigade, c’est-à-dire son PC et tout ou partie de ses bataillons, soit prête pour une projection en 2016. La volonté politique est bien là : nous voulons faire quelque chose ensemble ».Lors de sa visite, en janvier dernier, au 110e RI de Donaueschingen, le chef d’état-major de l’armée de terre, le général Ract-Madoux, rappelait la «nécessité de faire un effort accru sur la BFA». Cette opération planifiée pour 2016 en est donc la preuve. «Nous devons être prêts à engager la BFA dans une opération quelle qu’elle soit».
http://www.dna.fr/defense/2014/03/30/la-bfa-se-deploie-a-bamako
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire