samedi 15 mars 2014

Fonction publique : seule l'armée réduit ses effectifs...

Qui dit mieux ? 34 000 postes supprimés d'ici 2019, 82 000 en dix ans. Pourquoi ne pas appliquer la même recette à l'ensemble des fonctionnaires
"Partout, autant que possible, la recherche d'une meilleure efficience impose de diminuer les effectifs." Ces excellentes paroles ont été récemment prononcées par le général Pierre de Villiers, nouveau patron de l'armée française. Il expliquait devant les commissions de la défense de l'Assemblée nationale et du Sénat de quelle façon il allait réduire l'état-major des armées de 30 % : 600 personnes au lieu de 930. 150 à 200 personnes pour chacun des états major d'armée (armée de l'air, marine, armée de terre).
Moins de généraux, moins de colonels, moins de capitaines de vaisseau, une pyramide des grades "plus aiguë, plus jeune". D'ici 2019, le nombre de militaires va diminuer de 34 000. Soit environ 82 000 postes supprimés en dix ans, un quart des effectifs. Objectif : réduire la masse salariale qui s'élève aujourd'hui à 1 milliard par an (sur un budget de 31 milliards).
Les militaires ne sont pas syndiqués et ont érigé la discipline en vertu cardinale. Ils ont pour tradition d'exécuter les ordres sans hésitation ni murmure, même si quelques grognements se font entendre et si certains se posent quelques questions sur l'efficacité future de notre outil militaire. On peut donc trancher à la hache sans beaucoup de risques sociaux.

Une variable d'ajustement

Aucun danger de voir des cortèges enfiévrés sortir des casernes, défiler de la Bastille à la République ou occuper le cercle des armées de la place Saint-Augustin. Les bérets rouges ne seront jamais des bonnets rouges. L'armée est donc une parfaite variable d'ajustement.
Faisons un rêve : que la même potion amère soit administrée à l'ensemble de la fonction publique. Au prorata, ce serait 1,2 million de fonctionnaires qui, à terme, disparaîtraient. On imagine le tohu-bohu si l'on tentait, même timidement, de s'engager dans cette voie.
Pourtant, certains pays l'ont fait. La Suède a réduit sa fonction publique de 38 % en une dizaine d'années. Et rappelons que l'Allemagne compte 50 agents publics pour 1 000 habitants, la France 90 pour 1 000, soit presque le double.

http://www.lepoint.fr/monde/ou-va-le-monde-pierre-beylau/fonction-publique-seule-l-armee-reduit-ses-effectifs-15-03-2014-1801395_231.php

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